Amnesty International dénonce les arrestations de femmes haïtiennes enceintes en République Dominicaine

Amnesty International dénonce les arrestations de femmes haïtiennes enceintes en République Dominicaine

Dans un communiqué publié ce jeudi 24 avril 2025, Amnesty International a exhorté le gouvernement dominicain et le Président Luis Abinader à mettre fin, sans délai, aux arrestations de femmes haïtiennes enceintes, y compris celles sur le point d’accoucher dans les hôpitaux. Selon l’organisation internationale de défense des droits humains, cette politique est déshumanisante et constitue une violation flagrante du droit à la santé des personnes migrantes.

« Le Président Luis Abinader doit opter pour des mesures qui renforcent le système de santé. Mettre en place un système qui expose les migrants à l’expulsion après avoir reçu des soins médicaux non seulement viole le droit à la santé, mais déshumanise également les personnes sans papiers et les dissuadera probablement de recourir à des soins hospitaliers, mettant ainsi leur vie en danger », a déclaré Ana Piquer, Directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

Selon les dispositions annoncées, le nouveau protocole sanitaire impose aux migrants de présenter une pièce d’identité, une lettre de travail et un justificatif de domicile. Il prévoit également un barème tarifaire pour les services médicaux et stipule que les personnes en situation irrégulière seront expulsées après avoir reçu des soins.

«Ces mesures renforcent encore le mépris du gouvernement envers les obligations internationales contractées par l’État dominicain et les recommandations en matière de droits humains adressées au pays par les organisations internationales. Elles violent également le principe constitutionnel de la République dominicaine relatif à l’accès libre et universel à la santé, institutionnalisant la discrimination à l’encontre de tous les migrants, et en particulier des Haïtiens sans papiers, des demandeurs d’asile, des apatrides et des Dominicains d’origine haïtienne», a précisé Amnesty International.

L’organisation affirme avoir documenté des obstacles persistants à l’accès aux services publics, notamment pour les enfants migrants et les femmes enceintes, souvent gravement stigmatisés pour avoir exercé leur droit à la santé et à l’éducation.

« Amnesty International appelle de toute urgence le gouvernement de Luis Abinader à mettre fin immédiatement aux expulsions collectives d’Haïtiens et à abroger le protocole liant l’accès aux services de santé à l’expulsion. Il doit plutôt prendre des mesures concrètes contre la discrimination raciale, garantir l’accès à la protection internationale aux personnes dans le besoin et garantir un environnement exempt de stigmatisation », a déclaré Ana Piquer.

Depuis octobre 2024, plus de 180 000 personnes ont été expulsées. Il s’agit d’une pratique d’expulsion collective interdite par le droit international.

Par ailleurs, Amnesty International a lancé cette semaine une action urgente réclamant la fin des expulsions collectives de migrants haïtiens et l’abrogation des politiques migratoires discriminatoires qui les touchent de manière disproportionnée. L’organisation appelle également la population dominicaine à rejeter ces mesures jugées cruelles et racistes.

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *