Antoine Armand et Laurent Saint-Martin à Bercy : la « forteresse » scindée entre deux trentenaires macronistes

Antoine Armand et Laurent Saint-Martin à Bercy : la « forteresse » scindée entre deux trentenaires macronistes

Antoine Armand le 9 juillet 2024 à Paris. ALAIN JOCARD / AFP Barbancourt le rhum des connaisseurs La « forteresse Bercy » est en passe d’éclater. En concevant l’architecture de son gouvernement, Michel Barnier a décidé de répartir entre deux ministres les clés de l’économie et des finances détenues depuis sept ans par un seul homme. Au puissant Bruno

Antoine Armand le 9 juillet 2024 à Paris.

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La « forteresse Bercy » est en passe d’éclater. En concevant l’architecture de son gouvernement, Michel Barnier a décidé de répartir entre deux ministres les clés de l’économie et des finances détenues depuis sept ans par un seul homme. Au puissant Bruno Le Maire, numéro deux du précédent gouvernement, vont succéder deux trentenaires macronistes sans grande notoriété ni poids politique propre, mais avec une expérience de la vie parlementaire.

Antoine Armand, 33 ans, devient ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, neuvième seulement dans le rang protocolaire. Laurent Saint-Martin, 39 ans, chargé du budget et des comptes publics, hérite de la plus délicate mission du moment : boucler un budget pour 2025, et stopper l’inquiétante dérive des finances publiques. Au-delà de ce redécoupage marquant, toutefois, le choix du nouveau duo annonce surtout une grande stabilité politique. La ligne économique d’inspiration libérale défendue depuis 2017 ne devrait pas bouger.

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La modification des frontières de Bercy, objet de tractations jusqu’à la dernière minute, est officiellement justifiée par un souci d’efficacité. Au fil des ans, Bruno Le Maire était devenu responsable simultanément de l’économie, des finances, de l’industrie, du numérique, de l’énergie, du tourisme, du commerce extérieur, et s’appuyait sur pas moins de trois ministres délégués et une secrétaire d’Etat.

Aucune rupture à attendre

« Des paquebots de ce genre, cela finit par ne plus pouvoir se diriger », juge un des partisans de la nouvelle structuration. Durant la campagne des législatives, le président du RN Jordan Bardella avait d’ailleurs annoncé son intention, s’il devenait premier ministre, de scinder Bercy de la même façon, afin de « renforcer le contrôle politique sur l’administration ». Séparer le ministre de l’économie, sollicité pour soutenir des entreprises ou des secteurs, de celui qui veille aux deniers publics, pourrait aussi limiter certaines dépenses.

Après le refus de Laurent Wauquiez de succéder à Bruno Le Maire, l’éclatement de Bercy entre deux poids légers de la politique devrait surtout éviter à Michel Barnier de se heurter à un super-ministre. D’autant que les dossiers liés à l’énergie vont revenir, eux, à Agnès Pannier-Runacher, désormais ministre de la Transition écologique et de l’énergie. Et que Laurent Saint-Martin est directement rattaché à Matignon. Avec son directeur de cabinet Jérôme Fournel, qui dirigeait jusqu’à présent le cabinet de Bruno Le Maire, le premier ministre aura donc un contrôle direct sur le sujet, crucial, du budget.

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Denis Cosnard
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