La société haïtienne ne devrait rien attendre de concret de la structure baptisée Haut Conseil de la Transition (HCT). C’est du moins la position du Collectif des Avocat pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO) et du cabinet Advocatus Law Firm.
En conférence de presse, ce jeudi, le coordonnateur du CADDHO, Me Arnel Rémy, n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il appelle une politique de doublure du Premier ministre Ariel Henry. Le HCT, monté en dehors de la constitution et sans un large consensus, vise à justifier le pouvoir de M. Henry devant la communauté internationale, avance Me Rémy.
Au moins huit partis politiques représentatifs, y compris l’accord de Montana, n’ont pas emboîté le pas lors de la signature de l’accord du 21 décembre, rappelle le leader du CADDHO. « Ariel Henry ne sera jamais en paix sans une certaine légitimité qu’il pourra trouver dans un consensus large », prévient l’homme de loi, soulignant que ces structures politiques représentent 60% de l’électorat en Haïti.
D’un autre côté, Me Arnel Rémy dit avoir relevé une anomalie grave dans le discours de Mme Manigat prononcé lors de son installation lundi dernier, dans lequel la sécurité n’a pas été mentionnée. « Comment pourrons-nous organiser des élections dans ce climat d’insécurité généralisée », se questionne l’avocat. L’urgence de l’heure, croit Me Rémy, c’est de trouver la formule adéquate pour enrayer l’insécurité et « extirper la population de ce marasme ».
Rappelons que le HCT a été installé lundi 6 février. Cette structure, dirigée par la présidente d’honneur du parti RDNP, Mirlande H. Manigat, a participé mercredi à son premier Conseil des Ministres.