Asaf Avidan, au Montreux Jazz Festival, le 7 juillet 2024. LIONEL FLUSIN/GAMMA-RAPHO VIA GETTY IMAGES L’allusion sur la pochette d’Unfurl, cinquième album solo d’Afaf Avidan (le huitième en intégrant ceux enregistrés avec son groupe, The Mojos, actif de 2006 à 2011), ne peut échapper aux cinéphiles : le haut du visage, peint en bleu, d’un homme costumé

L’allusion sur la pochette d’Unfurl, cinquième album solo d’Afaf Avidan (le huitième en intégrant ceux enregistrés avec son groupe, The Mojos, actif de 2006 à 2011), ne peut échapper aux cinéphiles : le haut du visage, peint en bleu, d’un homme costumé est pris dans une spirale qui brouille sa vision. Les admirateurs d’Hitchcock auront reconnu le visuel de Vertigo (1958), une influence qui s’étend à la musique. Le « chanteur d’Israël » et non « israélien », comme il s’est toujours présenté – ce qui lui a valu insultes et menaces de mort en 2015 à la suite d’un article du Monde – a fait arranger ses nouvelles chansons par ses complices Tom Cohen et Matan Yona à la manière de Bernard Herrmann (1911-1975). Frissons de cordes, grondements de cuivres, accords dissonants… Du grand cinéma.
A 45 ans, celui qui s’est exilé à Montolieu, un village près de Carcassonne (Aude), après avoir vécu dans les Marches, en Italie, s’est donc un peu plus éloigné des complaintes folk (l’énorme tube européen Reckoning Song, dans son remix en 2012 par le DJ allemand Wankelmut) qui l’ont révélé. On en trouve encore trace quand sa guitare acoustique est sortie de sa housse pour Haunted et Sixteen Hooves, puis habille seule les cinquante-sept secondes que dure The Great Abyss, avec un arpège enroulé digne de Leonard Cohen. Dont ce fan rappelle une célèbre formule : « Si je savais d’où provenaient les bonnes chansons, je m’y rendrais plus souvent. »
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