Attaques armées à Kenscoff : le BINUH dénonce l’inaction de la PNH

Attaques armées à Kenscoff : le BINUH dénonce l’inaction de la PNH

Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) mettent les projecteurs sur les événements tragiques qui ont secoué Kenscoff en début d’année. Un rapport publié le 7 avril épingle sévèrement la Police nationale d’Haïti (PNH), accusée d’avoir failli à sa mission, malgré des alertes précises sur une attaque imminente.

Entre janvier et mars, 262 personnes ont été tuées lors d’une série d’attaques menées par des groupes armés. Le rapport révèle que la PNH, bien que prévenue, n’a pris aucune mesure significative pour prévenir ces violences. Des points de contrôle avaient été brièvement installés, mais l’attaque du 27 janvier à 3 h du matin a laissé la population seule face à la terreur. Les renforts ne sont arrivés qu’à 8 h, cinq heures plus tard, alors que les commissariats de Kenscoff et de Pétion-Ville étaient à moins d’une heure des lieux.

Au-delà de la lenteur d’intervention, c’est une absence de coordination et de volonté politique qui est dénoncée. Aucune mesure disciplinaire n’a été prise contre le directeur général de la PNH, malgré des aveux d’échecs par le secrétaire d’État à la Sécurité publique. Les annonces du gouvernement sur le renforcement des dispositifs de sécurité paraissent tardives et insuffisantes, face à l’enracinement des gangs.

Le rapport recommande urgemment à la PNH de revoir sa stratégie : un plan global de reconquête territoriale, une meilleure collecte de renseignements et une anticipation réelle des menaces sont exigés. Car au-delà des chiffres, c’est toute une population abandonnée qui attend encore la protection de l’État.

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *