Avec l’élimination d’Hassan Nasrallah, l’armée israélienne lave l’affront que le Hezbollah lui avait infligé en 2006

Avec l’élimination d’Hassan Nasrallah, l’armée israélienne lave l’affront que le Hezbollah lui avait infligé en 2006

A Dahiyé, dans la banlieue sud de Beyrouth, visée, vendredi 27  septembre, par une série de frappes israéliennes qui ont causé la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth. Le 29  septembre 2024. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE » Barbancourt le rhum des connaisseurs Pour éliminer Hassan Nasrallah, le secrétaire

A Dahiyé, dans la banlieue sud de Beyrouth, visée, vendredi  27  septembre, par une série de  frappes israéliennes qui ont causé la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth. Le 29  septembre 2024.

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Pour éliminer Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, lors d’une frappe à Beyrouth, vendredi 27 septembre, dont on ignore encore, trois jours plus tard, le nombre de victimes civiles qu’elle a causées, il a fallu à l’armée israélienne quatre-vingts bombes et près de vingt années de préparation. Cette période est celle qui s’est écoulée depuis la guerre précédente, menée par Israël au Liban, en 2006.

Un conflit de trente-trois jours avec invasion terrestre, marqué par des bombardements ayant ravagé les infrastructures et entraîné la mort de près de 1 200 Libanais, sans permettre de succès militaires clairs. Le 19 juillet 2006, l’armée de l’air avait tenté de supprimer Hassan Nasrallah, réfugié dans un bunker souterrain, à Beyrouth. Trente tonnes de bombes avaient été déversées sur la banlieue sud, mais le secrétaire général du Parti de Dieu était sorti indemne, en héros, des décombres.

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Après 2006, des changements radicaux

Hassan Nasrallah, après la fin négociée du conflit, avait célébré la « divine victoire » de ses troupes, tandis qu’une commission d’enquête, côté israélien, se penchait sur les dysfonctionnements de leur propre campagne. Partie en guerre pour « rétablir sa capacité de dissuasion », après l’enlèvement de deux soldats, l’armée israélienne en était revenue avec un nombre élevé de pertes (117 militaires tués) et le sentiment d’une mission avortée.

L’analyse des échecs de 2006 allait entraîner des changements radicaux, destinés à prendre une revanche sur cet épisode humiliant, avec une réorientation des priorités et des moyens de l’armée. Miri Eisin, directrice de l’Institut du contre-terrorisme de l’université Reichmann d’Herzliya, au nord de Tel-Aviv, après une carrière dans l’armée, a été le témoin de cette nouvelle donne stratégique : « A partir de ce moment, les forces armées et la communauté du renseignement se sont focalisées sur ce qu’on a appelé la “menace du Nord”, qui ne se limitait pas au Hezbollah, mais incluait l’Iran, les gardiens de la révolution ou la Syrie. De cette focalisation a émergé une doctrine sur la manière de démanteler les capacités du Hezbollah, en s’attaquant en priorité au commandement et aux communications. »

Un « point faible » avait été détecté, note l’ancienne responsable au sein du renseignement militaire : la hausse des besoins en communication du Hezbollah, liée au développement rapide de ses capacités. En parallèle, le parti chiite développait aussi, avec l’aide de l’Iran, un important arsenal, constitué de roquettes, de missiles, dont certains guidés, puis, bientôt, de drones. Une force de frappe estimée par l’armée israélienne à plus de cent mille « projectiles ». Cet arsenal allait être également le centre de toutes les attentions de l’état-major. Il a capté une énorme part des moyens, dans un contexte de recours croissant à la haute technologie, aux dépens des secteurs classiques, infanterie et artillerie.

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