Lors d’un récent point de presse, la structure Nou Pap Konplis a fait le bilan des 100 premiers jours du gouvernement de Garry Conille, mettant en lumière plusieurs secteurs, notamment la sécurité, l’économie, la corruption et la politique. La structure révèle une insatisfaction grandissante au sein de la population, qui espérait des mesures plus efficaces pour alléger la situation difficile du pays.
Parmi les points soulevés, Nou Pap Konplis a rappelé une demande, restée sans réponse depuis plus de trois mois, concernant la modification du décret du 17 juin 2022, qui empêche les citoyens de retirer leur argent en gourdes ou en dollars, ce qui exacerbe la crise économique actuelle dans un pays où la majorité des transactions se font en dollars américains.
Sur le plan sécuritaire, Nou Pap Konplis a salué l’acquisition d’équipements pour la Police Nationale d’Haïti (PNH) tout en insistant sur la nécessité d’intensifier les efforts. La structure estime que la PNH représente la principale solution pour rétablir la paix et permettre à la population de retourner dans ses foyers. Toutefois, Nou Pap Konplis exhorte le gouvernement à renforcer le soutien aux forces de l’ordre pour reprendre les zones toujours sous contrôle des gangs.
Concernant la corruption, le mouvement se dit très insatisfait de la manière dont le gouvernement gère ce problème crucial. Nou Pap Konplis a plaidé pour que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) devienne une entité véritablement indépendante, afin de lui permettre de mener à bien son travail et de lutter efficacement contre la corruption qui gangrène l’administration publique.
Sur le plan politique, Nou Pap Konplis a mis en avant les tensions internes au sein du gouvernement, en particulier autour de la mise en œuvre de l’accord du 3 avril, comme la création du Conseil Électoral Provisoire, qui a bien été mise en place mais n’est pas encore effective. De plus, le mouvement déplore que certains membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) cherchent à contrôler le CEP.
Le mouvement a également pointé du doigt l’absence de l’organe de contrôle des actions gouvernementales et du Conseil National de Sécurité, deux entités pourtant promises par l’accord mais qui n’ont toujours pas vu le jour. Selon Nou Pap Konplis, ces structures auraient joué un rôle crucial dans la gestion de l’administration publique et dans la coordination des efforts pour assurer la sécurité nationale.
Le collectif a émis de vives préoccupations quant à la capacité du gouvernement et du CPT à saisir l’ampleur de la crise que traverse Haïti. Il appelle les autorités à un dépassement de soi et à la mise en œuvre rapide de mesures solides pour sortir le pays de l’impasse. Dans le cas contraire, Nou Pap Konplis prévient que les 24 prochains mois risquent d’être gaspillés, au détriment de la population haïtienne.
Enfin, le mouvement a tenu à rappeler sa vigilance quant à l’utilisation des fonds publics. Ils ont mentionné les 3 milliards de gourdes débloqués sous le gouvernement d’Ariel Henry ainsi que les 9 millions de gourdes destinés à l’aide aux parents. Nou Pap Konplis insiste sur une distribution équitable de ces fonds et met en garde contre leur utilisation à des fins personnelles, comme cela a pu être observé par le passé.
Pour Nou Pap Konplis, seule une unité nationale pourra permettre de sortir le pays de la crise.