Plusieurs associations du secteur patronal et des Chambres de Commerce ont adressé, mercredi, une correspondance au ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert. Elles y ont exprimé leurs préoccupations par rapport à certaines décisions prises dans le cadre du budget de l’exercice 2021-2022 qui, à leur avis, n’encouragent pas l’investissement privé dans le pays.
« Nous constatons que pour augmenter les recettes publiques, le Gouvernement intérimaire, introduit sans débats publics, des modifications du tarif douanier, des droits d’accises, du code des investissements ainsi que d’autres taxes et impôts divers. Ce faisant, le Gouvernement modifie de façon arbitraire un ensemble de dispositif fiscal et légal qui a un caractère permanent et qui ne saurait être assujetti à des considérations conjoncturelles », ont écrit les patrons dans cette correspondance où des considérations relatives au bugdet sont exposées en huit points.
La diminution des recettes de l’Etat est due en grande partie, au fait que l’Administration Générale des Douanes (AGD) est non performante et n’applique pas le Code et le Tarif douaniers avec la rigueur nécessaire, pensent les patrons. « Cela, au bénéfice exclusif d’un petit groupe et au détriment du commerce formel. »
« Il est naturel que le Gouvernement mobilise des ressources internes. Cela ne peut se faire au détriment de l’investissement productif. En appliquant les modifications au budget publié le 16 mai dernier, le Gouvernement contribue à éloigner des investisseurs à un moment difficile pour l’économie haïtienne », croient les signataires de cette correspondance.
Les associations patronales conseillent aux autorités concernées de « supprimer progressivement les subventions et de garantir la disponibilité du carburant en pratiquant la vérité des prix à la pompe ». Cela permettra, selon leurs dires, de réduire les manques à gagner ainsi que les déficits budgétaires récurrents et arriver à un budget équilibré.
En ce sens, les patrons et les Chambres de Commerce soussignées demandent une mise en veilleuse de l’application du décret publié le 16 mai 2022 relatif au budget, et sollicitent une rencontre dans les plus brefs délais avec le gouvernement pour débattre du sujet.