Budget 2025 : la ministre démissionnaire de l’enseignement supérieur dénonce les coupes potentielles

Budget 2025 : la ministre démissionnaire de l’enseignement supérieur dénonce les coupes potentielles

Sylvie Retailleau, alors ministre démissionnaire de l’enseignement supérieur et de la recherche, à Paris, le 31 juillet 2024. LUDOVIC MARIN / AFP Barbancourt le rhum des connaisseurs « Irréaliste, voire dangereuse » : la trajectoire budgétaire envisagée pour l’enseignement supérieur et la recherche en 2025 est sévèrement jugée par la ministre de tutelle démissionnaire, Sylvie Retailleau, dans une lettre

Sylvie Retailleau, alors ministre démissionnaire de l’enseignement supérieur et de la recherche, à Paris, le 31 juillet 2024.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

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« Irréaliste, voire dangereuse » : la trajectoire budgétaire envisagée pour l’enseignement supérieur et la recherche en 2025 est sévèrement jugée par la ministre de tutelle démissionnaire, Sylvie Retailleau, dans une lettre dont Le Monde a eu copie, adressée le 4 septembre à l’ancien premier ministre, Gabriel Attal, qui, avant son départ, avait dû commencer à préparer le budget.

Les plafonds de crédits établis par Matignon comme hypothèses pour le budget 2025 prévoient une baisse de 300 millions d’euros pour le périmètre de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec un total s’établissant à 31,3 milliards d’euros, comme l’indique un document synthétisant les « plafonds de dépenses prévisionnels » de chaque ministère transmis par les services du nouveau premier ministre, Michel Barnier, aux députés et aux sénateurs, jeudi 19 septembre.

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En introduction de ce document, les services de Matignon ont pris soin de rappeler que celui-ci n’engage pas M. Barnier, puisqu’il ne s’agit que d’un « projet de rapport », établi « sur la base des lettres plafonds signées le 20 août » par son prédécesseur, Gabriel Attal. Ces chiffres constituent une « base technique pour préparer le budget », mais « ne préjugent pas des modifications et ajustements qui pourront être proposés » par le futur gouvernement, quand il aura bouclé sa future loi de finances.

Dans son courrier, Sylvie Retailleau s’émeut tout particulièrement du faible niveau de financement réservé à la réforme des bourses étudiantes, mais aussi à la loi de programmation pour la recherche (LPR), deux dossiers sur lesquels elle avait pris des engagements tout au long de son mandat.

Depuis plusieurs mois, sous l’égide du ministère des solidarités et de la santé, la ministre de l’enseignement supérieur travaillait à une intégration des bourses au chantier de la « solidarité à la source ». « Le tendanciel à la baisse que vous évoquez sur les bourses sur critères sociaux n’intègre ni revalorisation des barèmes ou des montants à la rentrée 2025, ni, a fortiori, la deuxième étape de la réforme que nous avons engagée en 2023, pour laquelle les travaux d’instruction sont désormais aboutis, insiste Sylvie Retailleau. Il appartiendra au prochain gouvernement d’y donner suite. »

« Erreur majeure »

Concernant la recherche, dont Emmanuel Macron avait pourtant promis de relancer la dynamique, le 7 décembre 2023, en « continu[ant] à donner plus de moyens » à la LPR, le compte n’y est pas : « Trois cent vingt millions d’euros de crédit ainsi que la création de 250 emplois font défaut au plafond que vous m’avez adressé », calcule Sylvie Retailleau, qui rappelle que 2024 a déjà marqué une déconvenue sensible. En février, le budget de la mission recherche et enseignement supérieur avait fait partie des plus affectés par les annulations de crédits décidées par Bercy, avec pas moins de 904 millions d’euros d’économies demandés.

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Soazig Le Neve
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