Budget 2025 : le RN se convertit à la « flat tax » après l’avoir dénoncée

Budget 2025 : le RN se convertit à la « flat tax » après l’avoir dénoncée

Quelle mouche a donc piqué Jordan Bardella, jeudi 17 octobre, en pleine séquence diplomatique à Bruxelles ? Au milieu d’une journée marquée par le sommet du groupe qu’il préside (les « Patriotes ») au Parlement européen et une rencontre avec le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, le chef de file des eurodéputés Rassemblement national (RN) s’est fendu d’un long message

Quelle mouche a donc piqué Jordan Bardella, jeudi 17 octobre, en pleine séquence diplomatique à Bruxelles ? Au milieu d’une journée marquée par le sommet du groupe qu’il préside (les « Patriotes ») au Parlement européen et une rencontre avec le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, le chef de file des eurodéputés Rassemblement national (RN) s’est fendu d’un long message sur X pour défendre la « flat tax ». Ce prélèvement forfaitaire unique (PFU), instauré par Emmanuel Macron en 2018 pour taxer moins lourdement les revenus du capital que ceux du travail, a été relevé de trois points, la veille, lors de l’examen du budget, en commission des finances, à l’Assemblée nationale.

D’un montant de 30 % actuellement, le PFU atteindrait 33 %, pour un gain estimé de 1,5 milliard dans les caisses de l’Etat. « Un très mauvais signal envoyé aux Français qui épargnent et qui investissent », a cinglé Jordan Bardella, déplorant une perte pour les « petits investisseurs qui ont pris goût à l’épargne financière notamment depuis la pandémie » de Covid-19.

Que disait, la veille au soir, en commission des finances, le « M. économie » du RN, le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, avant le vote de cet amendement proposé par le MoDem ? « Afin de répondre à la demande de la population française, largement exprimée dans les urnes, de plus de justice fiscale, le groupe Rassemblement national soutiendra sûrement soit l’amendement de notre collègue [Jean-Paul] Mattei, soit l’amendement de M. [Michel] Castellani », lesquels relevaient le PFU de respectivement trois et deux points. Le RN s’était toutefois abstenu, dans l’attente de l’examen par la commission de sa propre proposition de création d’un impôt sur la fortune financière.

Marine Le Pen y était opposée

Cette position s’inscrivait dans la droite ligne des déclarations passées des responsables du RN, à commencer par Marine Le Pen, qui a plus d’une fois épinglé la création de la « flat tax » et la suppression de l’impôt sur la fortune, marqueurs de la politique fiscale d’Emmanuel Macron. Jean-Philippe Tanguy, rédacteur du programme économique de la candidate à l’élection présidentielle de 2022, citait « la quasi-suppression de la “flat tax” » comme un moyen, d’une part de retrouver des recettes, de l’autre de rééquilibrer la balance fiscale « vers les plus fortunés ».

Précisément, le RN propose depuis 2022 que le PFU ne s’applique qu’aux foyers fiscaux gagnant moins de 60 000 euros par an, afin d’en faire conserver le bénéfice aux entrepreneurs, artisans et indépendants qui se rémunèrent en dividendes plutôt qu’en salaire. Cette mesure est toutefois en balance, contestée depuis plusieurs mois par l’un des conseillers économiques de Jordan Bardella et Marine Le Pen, l’homme d’affaires François Durvye. Initialement envisagée, elle ne figurait pas dans le « contre-budget » proposé par le Rassemblement national le 16 octobre.

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