La récente déclaration de l’Ambassadeur canadien en Haïti, André François Giroux, a de quoi soulever des questions sur le rôle des partenaires internationaux dans la transition politique haïtienne. Bien que l’engagement du Canada à soutenir le peuple haïtien reste indiscutable, la question se pose : quelle est la frontière entre l’accompagnement international et l’ingérence ?
D’un côté, l’Ambassadeur Giroux a souligné que la légitimité des autorités de transition haïtiennes dépendra de leur capacité à relever des défis majeurs : rétablir la sécurité, organiser des élections crédibles, combattre la corruption et instaurer une reddition des comptes transparente. Ce message se veut un avertissement à l’égard du Conseil présidentiel de transition, rappelant que l’appui du Canada ne saurait être un « chèque en blanc ». Mais en plaçant ainsi une conditionnalité sur la « légitimité » des autorités de transition, le Canada se retrouve au cœur d’un débat : qui détient la légitimité pour parler au nom du peuple haïtien et pour définir les contours de son avenir politique ?
Dans tout pays souverain, déclarer un diplomate « persona non grata » demeure un droit fondamental de l’État. La question devient alors légitime : si d’autres nations n’hésitent pas à protéger leur souveraineté, pourquoi le Canada se permet-il d’intervenir si ouvertement sur le processus politique haïtien ? Peut-on supposer que le Canada se substitue à la voix du peuple haïtien en indiquant les actions que ses dirigeants doivent poser pour mériter un soutien international ?d’un
L’aide internationale est cruciale pour Haïti, mais elle ne doit pas se transformer en mainmise politique. Les Haïtiens eux-mêmes doivent être les principaux acteurs de leur avenir. Le Canada, en tant que partenaire et non en tant qu’arbitre, devrait respecter cette souveraineté tout en continuant à soutenir des efforts qui reflètent véritablement la volonté populaire haïtienne.
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