Alors qu’Haïti traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire, marquée par l’insécurité, l’instabilité politique et l’effondrement économique, les institutions censées protéger et servir la population sont elles-mêmes accusées de dérives. Ces derniers jours, de nombreuses voix s’élèvent sur les réseaux sociaux pour dénoncer les pratiques des bureaux de douane dans plusieurs villes de province, notamment à Saint-Marc, Ouanaminthe et au Cap-Haïtien.
Selon les témoignages, les citoyens qui s’y présentent pour dédouaner leurs marchandises se voient réclamer des sommes exorbitantes, souvent fixées arbitrairement et en dehors de tout cadre légal. Pour beaucoup, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un véritable « braquage institutionnalisé », perpétré par des agents publics au mépris des règles en vigueur.
Privés de recours et confrontés à la menace de perdre leurs biens, nombre de contribuables choisissent de céder et de payer pour récupérer leurs marchandises. D’autres, en revanche, n’hésitent plus à exposer leur indignation en publiant photos, vidéos et récits sur les réseaux sociaux. Ces dénonciations virales traduisent l’ampleur du ras-le-bol face à un système perçu comme corrompu et oppressif.
Alors que l’économie nationale dépend en grande partie des importations, ces pratiques risquent d’aggraver davantage la situation, en décourageant commerçants et investisseurs. Pour de nombreux observateurs, des mesures sont nécessaires, faute de quoi la méfiance et la colère populaire continueront de croître face à une institution censée générer des recettes pour l’État, mais perçue comme un fardeau insoutenable pour les citoyens.