Coronavirus: le gouvernement veut protéger la dignité des malades

Coronavirus: le gouvernement veut protéger la dignité des malades

Dans le décret présidentiel publié dans le journal officiel Le Moniteur, le jeudi 21 mai dernier, Jovenel Moïse a volé au secours des personnes malades atteintes du coronavirus. Leurs images et leur dignité sont importantes pour l’administration Moïse-Jouthe qui se donne un cadre légal pour punir les personnes qui s’aventureraient à violer leurs droits.

Le temps d’appel à la solidarité et de respect en faveur des personnes atteintes de la covid-19 est révolu. Désormais, le garant de la bonne marche des institutions a un outil légal pour contraindre les Haïtiens à respecter les gens touchés par l’épidémie, qui à leur tour ont l’obligation de protéger les personnes de leur entourage.

En son article 12, le décret présidentiel exige à toute personne ayant été en contact étroit avec un malade atteint de la Covid-19 de se mettre automatiquement en quarantaine ou d’aller se faire dépister dans un délai ne dépassant pas quarante-huit (48) heures ou tout laps de temps plus court prévu par le ministère chargé de la Santé publique.

L’article 13 interdit toutes formes de stigmatisation et de discrimination sous peine de sanctions prévues par la loi.

« La prise de photo, de vidéo ou toute autre technique de capture d’image d’un malade atteint du virus de la pandémie / épidémie, est interdite sans son autorisation, sous peine de dix mille (10.000) gourdes d’amende, de quinze (15) jours d’emprisonnement ou de trente (30) jours de travail d’intérêt général à déterminer par le Conseil Municipal. La publication de photo, de vidéo ou toute autre technique de capture d’image, sur les réseaux sociaux, de cadavres de personnes mortes de la pandémie / épidémie est interdite, sous peine de vingt mille (20.000) gourdes d’amende, de quinze (15) jours d’emprisonnement ou de trente (30) jours de travail d’intérêt général à déterminer par le Conseil Municipal », stipulent les articles 14 et 15.

Plus loin, l’article 16 interdit la publication de résultats de test d’un patient sans son autorisation.

Selon l’article 17 du décret, tout déplacement d’une personne atteinte du coronavirus est interdit sauf pour aller à l’hôpital ou sur autorisation accordée dans les conditions prévues par arrêté pris en Conseil des ministres.

« Toute personne atteinte de la pandémie/épidémie, qui partage volontairement le virus avec une autre personne, encourt une amende de vingt-cinq (25.000) mille gourdes, sans préjudice des autres peines prévues par le Code Pénal », lit-on dans l’article 18.

Et l’article 19 stipule que tout propos malsain ou toute forme de manque de respect manifesté à l’endroit des médecins, des infirmières, des auxiliaires ou tout autre membre du personnel soignant est interdit dans les centres de traitement des personnes atteintes de la pandémie/épidémie.

« L’usage d’armes à feu dans les locaux des centres de traitement de personnes atteintes de la pandémie/épidémie est interdit sauf autorisation du chef de la police », selon l’article 20.

“Tout travailleur présentant un symptôme s’apparentant à la pandémie/épidémie doit cesser de travailler pour rentrer à la maison ou pour aller à l’hôpital”, a exigé l’article 21.

Les peines prévues par le présent décret sont prononcées par le tribunal de simple police compétent toutes affaires cessantes, sans remise ni tour de rôle, sans préjudice des dommages et intérêts, a précisé l’article 23 du décret.

Ces règles s’appliquent à partir de l’entrée en vigueur de l’arrêté déclarant l’état d’urgence sanitaire jusqu’à son abrogation à la fin du mois de mai prochain.