L’avocat au barreau de Port-au-Prince, Me Joseph Claudet Lamour, a rejeté d’un revers de main la démarche du juge d’instruction Al Duniel Dimanche demandant la collaboration de l’Interpol pour l’exécution des mandats émis contre les anciens officiels haïtiens. Selon l’homme de loi, le magistrat instructeur agit en dehors de la loi sous des motivations politiques.
« La démarche est impropre. Les personnes inculpées n’ont pas reçu d’invitation. Tant au niveau de la forme qu’au fond, les procédures légales ne sont pas respectées », a critiqué l’homme de loi, avocat de l’ancien Premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
« Pour Me Lamour, l’ordonnance du juge qui a sollicité la participation des citoyens pour la capture des personnes épinglées est un appel à l’anarchie et au lynchage. « Le juge est le gardien du sommeil de la société », a-t-il rappelé.
En ce qui concerne la démarche du juge Dimanche qui sollicite l’appui de l’Interpol, Me Lamour souligne qu’elle n’est pas conforme aux lois internationales. La loi, ajoute-t-il, ne permet pas au juge de s’adresser directement à l’Interpol. Il doit nécessairement passer par le commissaire du gouvernement qui, de son côté, va se tourner vers la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) qui est elle-même habilitée à saisir l’Interpol.
« Les motivations du juge sont des motivations politiques basées sur la subjectivité. Il n’inspire plus confiance », déplore l’homme de loi qui note une certaine impartialité dans les actions du magistrat instructeur.
Une quinzaine de personnes visées par le juge d’instruction a entrepris une démarche de récusation. « Il est devenu l’adversaire de ceux qui l’ont récusé. Un adversaire ne peut pas juger son adversaire. Il doit cesser immédiatement ses actions », appelle Me Lamour, annonçant qu’il va saisir l’Interpol de la démarche de récusation.