Alors que le système sanitaire fonctionnait déjà comme un canard boiteux, cette crise de carburant vient d’empirer la situation de nos hôpitaux mal équipés. En effet, plusieurs centres hospitaliers du pays sont obligés de fermer leurs portes et/ou diminuer leurs services.
La maternité de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), communément appelé l’Hôpital Général, l’un des plus grands centres hospitaliers du pays, est dysfonctionnel. De plus, son service d’urgence fonctionne avec un personnel médical réduit.
Dans un communiqué publié en début de cette semaine, l’administration de l’hôpital Immaculée Conception de Port-de-Paix a annoncé la réduction de ses services, à partir du lundi 26 septembre, en raison de la rareté du carburant. Entretemps, seulement les services d’urgence fonctionneront.
L’hôpital « La Providence » des Gonaïves a fermé ses portes depuis la semaine précédente pour les mêmes raisons. A saint-Marc, l’hôpital Saint Nicolas annonce la fermeture de ses portes.
Intervenant au journal du matin de Caraibe FM, un responsable de l’hôpital communautaire de Pierre Payen a lancé un SOS.
« Nous avons du extraire deux gallons de diesel dans deux véhicules de particuliers, dans la cour de l’hôpital, pour réaliser une intervention chirurgicale (césarienne) », a déclaré ce responsable de l’hôpital.
Selon la Coordinatrice résidente et humanitaire des Nations unies en Haïti, Ulrika Richardson, des personnes sont déjà mortes en raison de la crise de carburant qui impacte le fonctionnement des hôpitaux. Ulricka Richardson redoute le pire si aucune mesure de nature à rétablir l’ordre n’est adoptée.
« Si cette situation perdure, des services vitaux risquent de s’arrêter, notamment pour les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants, ainsi que pour les personnes souffrant de traumatismes et d’autres infections potentiellement mortelles », a-t-elle ajouté.