Suite aux tensions croissantes entre la Primature et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) concernant la participation d’Haïti à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le CPT a officiellement convoqué la Ministre des Affaires Étrangères, Dominique Dupuy, ce mercredi 2 octobre 2024 à la Villa d’Accueil, en vue d’éclaircir les malentendus diplomatiques survenus lors de cet événement international.
« J’ai l’honneur de vous informer que le Conseil Présidentiel de Transition vous convoque à la Villa d’Accueil le mercredi 2 octobre 2024 à 11 heures du matin en vue de clarifier les malentendus qui ont eu lieu autour de la délégation Haïtienne à l’Assemblée Générale des Nations Unies », lit-on dans une correspondance signé par le chef de cabinet du CPT, Jean Harvel Jean Baptiste.
Par ailleurs, le CPT a demandé à Dominique Dupuy de fournir des preuves qu’elle avait bien pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la délégation haïtienne ainsi que les arrangements pour les rencontres bilatérales. « Il vous est demandé d’amener avec vous les copies de toutes les correspondances relatives aux demandes bilatérales sollicitées pour le CPT, ainsi que celles qui concernent la protection à accorder aux hautes personnalités de la Délégation Haïtienne. »
Cette convocation intervient dans un contexte marqué par une série d’incidents ayant troublé la représentation haïtienne à l’ONU. Le Président du CPT, Edgard Leblanc Fils, n’a pas pu rejoindre New York à temps en raison de la présence d’une autre délégation dirigée par le Premier Ministre Garry Conille. Les services secrets américains avaient alors informé Edgard Leblanc qu’il serait impossible de sécuriser deux délégations haïtiennes simultanément, entraînant un retard de plusieurs jours dans sa visite.
De plus, le Conseiller-Président Lesly Voltaire a été refusé à une réunion bilatérale entre Garry Conille et le Président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva. De retour en Haïti, Voltaire a publiquement accusé Garry Conille et Dominique Dupuy d’avoir orchestré ce qu’il a qualifié de “coup d’État diplomatique” contre la Présidence.