Crise en Haïti : le Conseil de Sécurité de l’ONU appelle à une action concertée

Crise en Haïti : le Conseil de Sécurité de l’ONU appelle à une action concertée

Lors de la Réunion du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur Haïti ce mercredi 3 juillet 2024, la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies, Maria Isabelle Salvador, a présenté un rapport crucial sur la situation en Haïti. Elle a souligné l’urgence de renforcer l’expertise électorale du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour accompagner le processus électoral prévu dans le pays.

De son côté, le Premier Ministre Garry Conille a exposé un plan de transition visant à organiser des élections après des réformes constitutionnelles et une révision du cadre légal des structures politiques. Garry Conille a insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption et l’impunité pour transformer les ressources en résultats tangibles et durables pour le peuple.

Le Conseil de Sécurité a mis en avant le rôle crucial de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS). La France a qualifié la mission d’indispensable pour soutenir la Police Nationale d’Haïti et rétablir la sécurité nécessaire à la tenue des élections. Les États-Unis, contributeurs majeurs avec 309 millions de dollars, ont souligné que la MMSS doit intégrer le respect des droits humains pour gagner la confiance de la population.

Le Kenya, soutenu par la Communauté de Caraïbes, a insisté sur l’importance de renforcer le niveau des forces de la MMSS pour obtenir l’impact souhaité. De son côté, l’Équateur a souligné l’importance du régime de sanctions pour empêcher les chefs de gangs d’agir impunément et a appelé à une coopération régionale renforcée.

La Fédération de Russie a exprimé des préoccupations sur l’origine des armes utilisées par les gangs haïtiens, principalement en provenance de Floride, et a questionné les critères du Comité des sanctions. La Chine a également appelé les acteurs politiques haïtiens à prioriser les besoins de la population et à parvenir à un consensus, soulignant la nécessité d’un soutien international pour le développement socioéconomique à long terme.

Le Premier Ministre Garry Conille a plaidé pour une aide massive au développement et des investissements majeurs dans des secteurs clés de l’économie. Il a toutefois reconnu que la question sécuritaire est primordiale pour tout progrès politique ou économique. Le chef du gouvernement a exprimé le besoin de revisiter l’accompagnement international pour que Haïti puisse décider de son propre destin, tout en déplorant l’insuffisance des diverses formes d’assistance internationale au fil des années.

La représentante du Kenya a souligné le déploiement du premier contingent de la MMAS, composé de 200 unités de police, pour soutenir la Police Nationale d’Haïti. Elle a insisté sur la nécessité d’augmenter les forces pour obtenir l’impact souhaité et a appelé à un soutien accru de la communauté internationale.

En conclusion, Garry Conille qui a promis de reprendre le contrôle du territoire haïtien « maison par maison, quartier par quartier, ville par ville », grâce à des forces armées et une PNH « mieux équipées et plus motivées que jamais » a souligné que la stabilisation du pays nécessite une coordination efficace entre toutes les parties prenantes, nationales et internationales. Il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts pour transformer Haïti en un exemple de résilience et de renaissance, marquant le début d’une nouvelle ère pour le pays.