Paralysie totale des activités au Parlement, ce lundi. Au Sénat de la république comme a la chambre des députés, les employés n’ont pas répondu présents. Durant toute la journée, les portes des différents bureaux sont restées fermées. Jusqu’à 2 heures de l’après-midi, aucun parlementaire n’était remarqué sur les lieux.
L’appel du gouvernement demandant à tous les fonctionnaires de l’Etat de regagner leur poste, ce lundi, n’a pas été suivi d’effet.
A l’entrée gauche du parking officiel transformé en un véritable garage depuis quelques temps, des mécaniciens tentent de réparer une voiture. A droite, 3 hommes discutent entre eux. En face, la mer est plutôt calme, son odeur et le vent se mêlent dans l’ambiance terne qui s’installe au Parlement. Bref, c’est un espace presque désertéqui nous accueille ce lundi 18 février.
Le parking est pratiquement orphelin des grosses cylindrées officielles ou privées. Les taudis en tôlequi, en temps normal servent de restaurants sont vides. Même les porcs qui fréquentent généralement l’endroit, n’étaient pas remarqués.
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à la porte d’entrée. Apparemment fatigué, un agent de sécurité, en plein sommeil, garde quand même son fusil sur sa jambe. Sur la cour principale, entre la salle de commission et le bureau du Président du Senat de la république, d’autres agents sont là, mais ne sont pas forcément de service.
Le tableau est un peu différent à la chambre des députés, où un groupe d’employés relativement important est massé non loin de la questure. Dans le menu des conversations, l’actualité politique a la primauté sur tous les sujets. Des bureaux fermés, des employés en nombre réduit, un espace vidé de ses occupants… le dysfonctionnement du parlement est visible ce lundi, jour consacré ordinairement à la tenue de la conférence des présidents, stade préparatif du menu de la semaine.
A défaut de leur présence dans l’hémicycle, députés et sénateurs, a travers des notes, se positionnent par rapport a la crise et font des propositions. Un parlement quasi-dysfonctionnel, après environ 11 jours de protestation violente àtravers le pays.
La vie reprend graduellement ses droits certes à Port-au-Prince, mais l’institution parlementaire, codépositaire de la souveraineté dont le mot est crucial en ce moment de crise politique, n’arrive toujours pas à reprendre son fonctionnement normal.
Entretemps dans l’opinion publique, les parlementaires ne cessent de faire l’objet de vives critiques. Certaines personnes vont même jusqu’à réclamer la dissolution de ce pouvoir, qui selon elles, est partie prenante du climat actuel.
La semaine écoulée, le Sénateur du Centre Willot Joseph, avait révélé que plusieurs de ses collègues contrôlent complètement certains organismes autonomes dont l’ONA, l’AAN, l’OAVCT et le FAES...
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