Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié ce mercredi 10 avril 2024 un rapport préoccupant sur la situation des droits humains, mettant en lumière les actes de violence survenus de janvier à mars 2024.
Selon ce rapport, 208 personnes ont été assassinées, avec au moins 5 attaques armées enregistrées, ayant entraîné la mort d’au moins 67 personnes. De plus, 13 agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont été tués, dont les 6 policiers en poste au sous-commissariat de Bon Repos le 29 février dernier. Le rapport dénombre également 64 femmes et filles victimes de viols, la plupart d’entre elles ayant été agressées lors des attaques perpétrées par des bandits. Par ailleurs, 158 personnes ont été blessées par balles à Port-au-Prince, dans l’Artibonite et quelques autres villes du pays lors d’attaques armées et de manifestations antigouvernementales. Des cas d’enlèvement suivis de séquestration contre rançon sont également signalés, dont au moins 48 ont fait la une des médias. En outre, 9 manifestations antigouvernementales ont été violemment réprimées par des agents de la PNH, entraînant la mort de 4 personnes et blessant 15 autres, dont au moins 8 journalistes.
83 espaces ont été victimes d’actes de vandalisme et d’incendie par les bandits armés, dont 3 hôpitaux, 2 tribunaux de paix et 19 postes de police. Le rapport mentionne également au moins 13 postes de péage installés par les bandits pour rançonner la population haïtienne.
Le bilan souligne que la situation a atteint son paroxysme le 29 février 2024, lorsque des bandits armés se sont rassemblés en une coalition nommée “Viv ansanm”. Ils ont coordonné 2 évasions et une tentative d’évasion.
Le RNDDH estime que la population haïtienne n’a jamais subi une transition aussi brutale que celle dirigée par Ariel Henry et son équipe, en collaboration avec la coalition politique issue des accords du 11 septembre 2021 et du 21 décembre 2022. L’organisation met en garde contre une crise humanitaire sans précédent, aggravée par la violation du droit à la libre circulation des biens et services, si aucune mesure immédiate n’est prise. Le RNDDH recommande au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de prendre des mesures dès son entrée en fonction, notamment en restructurant la chaîne de sécurité en Haïti, en limogeant le directeur général de la PNH, Frantz ELBE, pour son incompétence avérée.