Crise en Haïti : l’OPS dénonce l’attaque violente contre une ambulance de MSF

Crise en Haïti : l’OPS dénonce l’attaque violente contre une ambulance de MSF

L’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) en Haïti a fermement condamné l’attaque survenue le lundi 11 novembre contre une ambulance de Médecins Sans Frontières (MSF), au cours de laquelle trois patients ont été tués après que le véhicule a été intercepté par des membres d’une brigade d’autodéfense et des agents des forces de l’ordre.

«Les ambulances et les hôpitaux doivent être des lieux sûrs pour le personnel de santé et les patients. Nous appelons au respect du droit d’accès aux soins de santé en Haïti», a déclaré l’OPS dans un message sur X ce jeudi 14 novembre 2024.

Selon un communiqué de MSF, les trois jeunes patients, blessés par balle, se trouvaient dans une ambulance MSF arrêtée à une centaine de mètres de l’hôpital MSF de Drouillard par la police nationale, qui a contraint l’équipe à transférer les patients vers un hôpital public de Port-au-Prince. Après une tentative d’arrestation et des tirs en l’air, la police a escorté l’ambulance jusqu’à l’hôpital La Paix. Sur place, des forces de l’ordre et des membres d’un groupe d’autodéfense ont encerclé l’ambulance, percé ses pneus et gazé le personnel MSF à l’intérieur du véhicule pour les forcer à sortir. Les patients ont ensuite été emmenés à l’extérieur de l’enceinte de l’hôpital, où deux d’entre eux ont été exécutés.

Le personnel MSF à bord de l’ambulance a été violemment attaqué, insulté, gazé, menacé de mort et retenu contre sa volonté pendant plus de quatre heures avant d’être autorisé à quitter les lieux. L’ambulance ayant été endommagée, l’équipe a dû repartir à bord d’un autre véhicule.

« Cet acte est d’une violence inouïe, à la fois pour les patients et pour le personnel médical MSF, et remet sérieusement en question notre capacité à pouvoir délivrer des soins essentiels à la population haïtienne, qui en manque cruellement », a déclaré Christophe Garnier, chef de mission MSF.

« Nos équipes et nos patients ont besoin d’un minimum de sécurité pour continuer à assurer la prise en charge médicale», a-t-il ajouté.

Face aux violences croissantes contre les structures de soins en Haïti, MSF appelle les autorités et toutes les parties prenantes au conflit à garantir l’accès aux soins médicaux pour la population sans discrimination ni entrave, ainsi qu’à assurer la protection des patients et le respect du personnel médical.