Crise humanitaire en Haïti : les gangs alimentent l’insécurité, perturbent les services essentiels selon l’ONU

Crise humanitaire en Haïti : les gangs alimentent l’insécurité, perturbent les services essentiels selon l’ONU

Les gangs continuent de perturber la tranquillité de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Dans le dernier rapport publié par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires ce lundi 19 février 2024, le secrétariat du Bureau des affaires humanitaires a affirmé que ces violences ont non seulement perturbé les activités économiques, mais ont également restreint l’accès aux services sociaux de base dans de nombreux quartiers.

D’après le Bureau des Nations Unies, la Croix-des-Bouquets est l’une des communes les plus touchées par cette vague d’insécurité et de malnutrition, où les taux d’insécurité alimentaire actuels et projetés sont parmi les plus élevés du pays. Les opérations des organisations humanitaires des Nations Unies et des ONG ont également été sérieusement entravées par ces violences.

Les services médicaux sont confrontés à ces perturbations, se limitant principalement aux soins d’urgence. Plusieurs infrastructures médicales, telles que l’hôpital Fontaine à Cité Soleil et l’hôpital Bennett à La Saline, ont été contraintes de suspendre certains services ou sont sous le contrôle des gangs. Le manque de matériel médical et la surcharge des centres de santé aggravent encore la situation. De plus, les troubles liés à la santé mentale, tels que la dépression, l’anxiété et le stress, sont en hausse, affectant particulièrement les enfants et les femmes enceintes.

Concernant le secteur de l’éducation, il est également fortement touché, avec la fermeture de 15 écoles, dont le lycée La Saline et l’école Les Papillons. Cela prive au moins 290 000 enfants des repas scolaires prévus, exacerbant ainsi la crise alimentaire déjà présente dans la région.

« Les acteurs humanitaires veilleront à consolider le système de référencement médical et de soutien psychosocial, notamment pour les victimes de violence et les personnes déplacées, tout en améliorant la coordination entre les acteurs clés du secteur de la santé, tels que l’UNICEF, l’UNFPA et l’OMS. Il est également crucial de mobiliser des relais communautaires autour de Fontamara (à 5-6 km de La Saline) pour renforcer les sensibilisations et le référencement des personnes pour l’appui psychosocial et la gestion de cas. L’UNFPA planifie une distribution de plus de 2 100 kits pour les mères/jeunes filles, en collaboration avec l’ONG haïtienne OCCEDH », a déclaré le rapport en exprimant l’engagement des organisations des Nations Unies envers les personnes vulnérables en Haïti.

Cependant, le Bureau des Nations Unies reconnaît que de nombreux défis persistent, notamment l’absence d’évaluations pour une priorisation des besoins, la faible couverture des acteurs de protection et les difficultés de référencement des patients en raison de l’insécurité persistante.