Cette fois, la panne est générale. Cuba, qui est affligée depuis plusieurs mois de coupures de courant à répétition, se trouve depuis vendredi 18 octobre au soir dans le noir complet. Selon le ministère de l’énergie et des mines, la panne a commencé jeudi dans la soirée, avec l’arrêt de la production d’électricité de la centrale thermoélectrique Antonio Guiteras, la plus grande de l’île, située dans la province de Matanzas, à deux heures de La Havane. Cette centrale a connu ces dernières années plusieurs incidents majeurs qui ont endommagé son fonctionnement.

En août 2022, un gigantesque incendie qui a affecté pendant cinq jours quatre réservoirs du plus grand dépôt de pétrole de l’île à Matanzas, qui alimentaient la centrale, avait provoqué 16 morts. Le 14 juin, un réservoir de la centrale qui contenait 10 000 m³ de pétrole brut avait également brûlé. Depuis lors, la centrale thermoélectrique n’avait jamais récupéré sa capacité de production alors que les pipelines et les réservoirs n’avaient pu être remis en service.

Dans un discours retransmis à la télévision nationale jeudi soir, le premier ministre, Manuel Marrero, avait assuré que « tout sera fait pour que le service soit rapidement rétabli pour la population ». « Dans cet objectif, avait-il dit, tous les services publics non essentiels sont suspendus ». Ecoles, industries non alimentaires, ministères ont cessé leurs activités et seuls les hôpitaux étaient encore alimentés en courant.

« Il n’y a pas d’électricité mais, surtout, il n’y a pas d’eau dans les maisons car tous les systèmes de pompage, dans les immeubles et depuis les aqueducs, sont interrompus », explique une touriste italienne, jointe par Whatsapp, qui était logée chez un particulier. « Dès vendredi, [les touristes ont] été déplacés dans les hôtels les plus luxueux de La Havane qui disposent de générateurs, précise-t-elle. Mais tous les restaurants et les boutiques sont fermés. En résumé, c’est une ville morte au niveau du commerce. »

« Ras-le-bol »

Depuis vendredi, la compagnie électrique nationale (UNE) annonce sur sa page Facebook utiliser des « microsystèmes annexes pour relancer le système électro énergétique national », mais sans préciser la nature ni la portée de ces systèmes. Samedi, elle affirmait avoir réparé la centrale thermoélectrique Antonio Guiteras et montrait des images du président Miguel Diaz-Canel se rendant sur place pour superviser la reprise du réseau. Mais les commentaires sous ces posts exprimaient le « ras-le-bol » des habitants : de nombreux internautes se plaignaient qu’ils avaient « une fois de plus » perdu de la nourriture conservée dans des congélateurs.

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