Le président du Conseil présidentiel de Transition, Edgard Leblanc Fils, a prononcé ce jeudi, à la tribune des Nations Unies, un vibrant discours dans lequel il exige que la dette payée à la France pour la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti soit restituée.
Le président du CPT, Edgard Leblanc Fils, qui dirige une délégation haïtienne actuellement à New-York dans le cadre de la 79e Assemblée générale des Nations Unies, a prononcé son discours. Dans sa prise de parole, le chef de l’Etat a abordé plusieurs sujets dont le paiement de la dette de l’indépendance qui s’approche vers son bicentenaire en 2025.
« Haïti, la première nation noire indépendante du monde, est aussi la grande victime d’une injustice historique, qui a non seulement retardé son développement, a aussi marqué son peuple d’un fardeau dont les répercussions se font encore sentir », a déclaré Edgard Leblanc Fils à la tribune des Nations Unies.
« En 1825, à peine 21 ans après avoir gagné sa liberté au prix d’une lutte héroïque, Haïti a été contrainte de payer une dette colossale à la France, pays colonisateur, en échange de la reconnaissance de son indépendance. Cette rançon imposée sous la menace, a siphonné les ressources de la jeune nation, la plongeant dans un cycle infernal d’appauvrissement dont elle peine toujours à sortir », a rappelé le président du CPT.
Cette dette, a poursuivi M. Leblanc, « a été une pénalité injuste, qui a asphyxié le potentiel économique et social du peuple noir d’Haïti pendant des générations ». Le président du Conseil présidentiel de Transition a tenu à rappeler qu’Haïti a été le seul pays à avoir payé pour son indépendance obtenue dans le feu et dans le sang.
Selon Edgard Leblanc Fils, à l’approche des 200 ans du paiement de cette rançon qu’il qualifie d’événement inédit dans l’histoire du monde, le moment est venu de restituer les montants consentis. Aux dires de M. Leblanc, Haïti mise sur le leadership de l’Organisation des Nations Unies pour la mise en place des mécanismes visant à faciliter le dialogue entre les pays victimes et les anciennes puissances coloniales.
Haïti ne cherche pas la charité, a précisé Edgard Leblanc Fils, mais la justice, le respect de sa dignité et de son droit à une existence digne et prospère.