Être policier en Haïti c’est un sacerdoce au même titre que le métier d’enseignant.
À ceux-là qui ont la lourde responsabilité de protéger les vies et les biens, l’État n’octroie qu’un salaire de misère. Paradoxalement, les agents de la PNH ne sont pas en sécurité, certains ne peuvent pas manger à leur faim, d’autres ne peuvent subvenir correctement au besoin de leur famille, envoyer leurs enfants à l’école, mais ils assurent la sécurité d’une population de millions d’hommes et de femmes.
Mal équipés, pas trop professionnels, les agents de l’ordre font toujours, tant bien que mal, de leur mieux en période de manifestation à répétition pour éviter au pays le pire.
Critiquée d’être passive, réprimandée à tort pour sa complicité avec le pouvoir, la PNH, notre PNH est fatiguée. Tout le monde la juge, mais tout me monde fait semblant de ne pas voir que, malgré sa grande faiblesse, la Police Nationale d’Haïti se révèle d’une force incontournable pour la démocratie.
Dans une démocratie digne du nom, toutes les vies se valent.
Mais ici en Haïti, la vie d’un militant-fauteur de trouble, la vie d’un chef de gang vaut mille fois plus que celle d’un policier.
Quand un “militant politique” est blessé ou tué au cours d’une manifestation de rue, organismes de droits humains, classe politique montent au créneau pour dénoncer un “crime odieux”, un crime de trop. Du coup, les noms d’oiseaux pleuvent sur la police. Toute sorte d’accusations tombent sur le dos de l’institution.
Bizarrement, quand un policier est blessé ou assassiné au cours d’une manifestation, presque personne n’en parle. C’est presque pareil à un fait divers. Personne ne défend les droits des policiers.
Aujourd’hui, l’Opposition comme certains organismes de droits humains montrent du doigt la PNH comme le bras armé du Palais national. Selon eux, la PNH s’adonne à la répression pour sauver un homme.
Ce qui est archi-faux ! La force dont font montre les agents de l’ordre au cours des dernières manifestations n’est nullement proportionnelle à la violence instituée par les “militants politiques” dans les mouvements de protestation.
Si la PNH était sous la coupe réglée de l’Exécutif, si la PNH répondait sauvagement à la sauvagerie et à la fureur sans bornes des manifestants, le macadam se serait déjà converti en fleuve de sang.
Militants politiques, opposants radicaux, défenseurs de droits humains, laissez la PNH faire son travail!
L’administration de Jovenel Moïse passera, la PNH demeurera. Et même pour la transition dont vous rêvez obsessionnellement, la police vous sera utile !
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