Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 13 juillet, au cours de son traditionnel discours aux armées, à l’hôtel de Brienne, renforcer l’effort budgétaire prévu pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026, puis 3 milliards de plus en 2027. « Une actualisation de la loi de programmation militaire » pour 2024-2030 « sera présentée à l’automne »,
Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 13 juillet, au cours de son traditionnel discours aux armées, à l’hôtel de Brienne, renforcer l’effort budgétaire prévu pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026, puis 3 milliards de plus en 2027. « Une actualisation de la loi de programmation militaire » pour 2024-2030 « sera présentée à l’automne », a précisé le chef de l’Etat.
Compte tenu de ces nouvelles hausses, qui s’ajoutent aux augmentations annuelles du budget déjà prévues dans la loi de programmation militaire (LPM), le budget de la défense aura quasiment doublé en dix ans sous les deux mandats du président, passant de 32,2 milliards d’euros en 2017 à près de 64 milliards en 2027. Cette année-là, la France consacrera à la défense le budget qu’elle prévoyait auparavant d’atteindre en 2029, soit une accélération de deux ans. « Cet effort nouveau et historique est proportionné, il est crédible, il est indispensable, il est juste ce qu’il nous faut, mais vraiment ce qu’il nous faut », a justifié le chef de l’Etat.
« Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée », a ainsi déclaré Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés. L’Europe est « mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l’invasion de l’Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d’incertitude » quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron, et « notre Europe se trouve placée à la lisière d’un vaste arc de crises ».
« Pour être libres dans ce monde, il faut être craint »
« Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte », car « pour être libres dans ce monde, il faut être craint ; pour être craint, il faut être puissant », a insisté le président. Or « nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés ». Le président français a notamment évoqué « la permanence d’une menace russe, aux frontières de l’Europe (…), une menace préparée, organisée, durable, et à laquelle nous devrons être capables de faire face », mais aussi la désinformation, la lutte contre le terrorisme ou encore les ruptures technologiques qu’il faut pouvoir suivre, sur la base des conclusions d’une Revue nationale stratégique qui sera publiée lundi.
Alors que le gouvernement doit donner un net tour de vis pour tenter de redresser les comptes publics, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’était pas question que ce « réarmement passe par l’endettement ». « Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière, il sera donc financé par plus d’activité et plus de production », a-t-il plaidé. Il a rappelé que les dépenses militaires étaient aussi « sources de richesses pour notre PIB », les équipements étant essentiellement acquis auprès d’industriels français.

Il a appelé les Français à « consentir à cet effort », « un effort ponctuel de tous pour préserver notre sécurité et notre indépendance ». « Le salut de la patrie suppose que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part du fardeau », a-t-il jugé. Ces ressources supplémentaires doivent, selon lui, aider à « combler nos zones de fragilité » : stocks de munitions, « armes de saturation et armes de précision », drones, « capacités spatiales », mais aussi les « équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées ». Ces fonds serviront également à renforcer les moyens de défense sol-air, de guerre électronique, dont la guerre en Ukraine a montré le rôle essentiel.
Des orientations pour l’engagement des jeunes à l’automne
D’autres pays européens n’ont pas attendu l’objectif fixé par les pays membres de l’OTAN en juin de consacrer 5 % de leur PIB à leur sécurité (3,5 % pour les seules dépenses militaires) d’ici 2035 pour rehausser leurs ambitions. Londres veut porter son budget de défense à 2,5 % d’ici 2027, puis à 3 % après 2029. L’Allemagne compte atteindre un budget de défense de 162 milliards d’euros en 2029, soit 3,5 % de son PIB, et la Pologne y consacre déjà 4,7 % de sa richesse nationale.
M. Macron a par ailleurs de nouveau évoqué dimanche la dimension européenne de la dissuasion nucléaire française, en soulignant avoir « mandaté le ministre des armées pour engager un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts ». « Je reviendrai plus précisément, à la fin de cette année, sur les évolutions que cela emporte », a-t-il assuré.
Le président Macron a enfin abordé également la question de la mobilisation de la jeunesse, à qui il faut donner « l’occasion de servir », selon l’Elysée. « Je crois aussi que l’on doit donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées », a-t-il affirmé en annonçant qu’il donnerait des orientations « à l’automne ». Un service militaire volontaire « rénové » pourrait être créé pour proposer aux jeunes Français de recevoir une formation militaire susceptible de déboucher sur leur engagement dans les armées, a confié une source proche du dossier à l’Agence France-Presse.
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