Pour être représenté au Bundestag, un parti doit obtenir plus de 5 % des voix à l’échelle nationale ou voir au moins trois de ses candidats élus dans leur circonscription.

Selon les derniers sondages, deux partis pourraient ne pas remplir ces conditions : le Parti libéral-démocrate (FDP) et l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW). Dans les dernières intentions de vote, ces deux formations oscillent entre 4 % et 5 % des voix.

L’absence de députés FDP dans le prochain Bundestag serait un coup dur pour ce parti qui a souvent servi de force d’appoint pour constituer une majorité parlementaire, que ce soit aux côtés des sociaux-démocrates du SPD (de 1969 à 1982 et depuis 2021) ou des conservateurs de la CDU/CSU (de 1949 à 1966, de 1982 à 1998 puis entre 2009 et 2013).

Concernant le BSW, son absence dans le Bundestag issu des élections de dimanche signerait l’échec de la stratégie de sa présidente, Sahra Wagenknecht, ancienne dirigeante de Die Linke, qui a fondé, il y a un an, ce parti à gauche pour les questions sociales et à droite pour les questions sociétales.

Si le FDP et le BSW ne comptent pas de députés à l’issue des élections de ce dimanche, cela devrait faciliter la tâche de Friedrich Merz. En effet, moins il y a de groupes au Bundestag, plus il sera facile au chef de file de la CDU/CSU – qui devrait arriver en tête du scrutin – de former une majorité.

Si l’une de ces formations – voire les deux – réussit à se faire représenter au Bundestag, la situation sera différente. Plus l’assemblée sera morcelée, plus Friedrich Merz aura du mal à constituer une majorité.

Dans cette perspective, le leader des conservateurs a davantage intérêt à ce que le prochain Bundestag ne compte que cinq groupes (CDU/CSU, AfD, SPD, Verts, Die Linke) plutôt que six ou sept.

Si seulement cinq groupes siègent au Bundestag, Friedrich Merz peut espérer former une « grande coalition » avec le SPD (comme ce fut le cas de 1966 et 1969, de 2005 à 2009 et de 2013 à 2021). Si le FDP et le BSW parviennent à faire élire des députés et que la CDU/CSU et le SPD n’ont pas, à eux seuls, suffisamment de sièges pour former une majorité, Friedrich Merz pourrait se tourner vers trois partis pour constituer une coalition : les Verts (crédités dans les sondages de 12 % à 14 % des voix et avec lesquels la CDU gouverne dans plusieurs Länder), le FDP (avec lequel la CDU/CSU a déjà plusieurs fois fait alliance au niveau fédéral) voire le BSW (membre du gouvernement régional du Land de Thuringe, dirigé par la CDU et où siège également le SPD).