Yoav Gallant, alors ministre de la défense israélien, sur le site du festival Nova, à l’occasion de l’anniversaire de l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre 2024. LUCIEN LUNG / RIVA PRESS POUR « LE MONDE » Benyamin Nétanyahou a finalement tranché au moment le plus inattendu, alors que commençait aux Etats-Unis une journée électorale dont le résultat devrait s’avérer
Benyamin Nétanyahou a finalement tranché au moment le plus inattendu, alors que commençait aux Etats-Unis une journée électorale dont le résultat devrait s’avérer déterminant pour son pays. Mardi soir, 5 novembre, le premier ministre israélien a annoncé le limogeage de son ministre de la défense, Yoav Gallant. Ce dernier, en opposition de plus en plus ouverte avec M. Nétanyahou sur la façon de conduire la guerre à Gaza, mais aussi sur d’autres sujets cruciaux, avait fini par incarner une forme de contradiction interne, et intolérable, pour le premier ministre, même si les deux hommes appartiennent au même parti, le Likoud. La décision, qui a aussitôt suscité des manifestations à plusieurs endroits d’Israël, vient clore de longs mois de tension entre les deux hommes. Elle survient alors qu’Israël est toujours engagé dans une guerre qui, de Gaza au Liban, implique l’armée sur plusieurs fronts, et que l’Iran a menacé de se livrer à une nouvelle séquence de tirs de missiles contre le territoire israélien.
Pour expliquer sa décision, le premier ministre israélien a déclaré dans un communiqué avoir eu, avec Yoav Gallant, des « différends significatifs sur la façon de mener la campagne militaire ». « En pleine guerre, la confiance est plus que jamais requise entre le premier ministre et son ministre de la défense », mais, « ces derniers mois, cette confiance s’est érodée », avait écrit, quelques heures plus tôt, M. Nétanyahou dans une lettre adressée à M. Gallant.
Les tensions entre les deux hommes avaient atteint, en réalité, un point de rupture durant l’été. Yoav Gallant, avec l’appui de la hiérarchie militaire, mais aussi l’accord des chefs des services de renseignement, estime, depuis début 2023, que l’armée devrait mettre un terme aux opérations terrestres à Gaza et qu’il est urgent de conclure un accord avec le Hamas pour mettre fin à la guerre et obtenir la libération des otages israéliens encore en vie (ils ne seraient plus que 51 sur les 101 retenus dans l’enclave, selon le gouvernement). Benyamin Nétanyahou, lui, continue de se ranger à un avis opposé, qui est aussi celui des ministres d’extrême droite au sein de sa coalition gouvernementale. Ces derniers ont menacé de la quitter en cas d’accord de paix à Gaza, entraînant de nouvelles élections, une perspective à laquelle M. Nétanyahou se refuse, craignant de perdre le pouvoir.
Désaccord sur la conscription des haredim
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