La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, arrive au palais de l’Élysée à Paris, le lundi 17 février 2025. KAMIL ZIHNIOGLU POUR « LE MONDE » Vendredi 31 janvier à 14 h 38, Francesco Cancellato a reçu sur son téléphone une notification inhabituelle. Meta, la maison mère de Facebook et de la messagerie WhatsApp, l’informait que son téléphone était infecté

Vendredi 31 janvier à 14 h 38, Francesco Cancellato a reçu sur son téléphone une notification inhabituelle. Meta, la maison mère de Facebook et de la messagerie WhatsApp, l’informait que son téléphone était infecté par un logiciel espion et qu’il devait se débarrasser au plus vite de l’appareil, irrémédiablement compromis. Francesco Cancellato est journaliste. Directeur du média en ligne Fanpage. Il est à l’origine de révélations sur la persistance du folklore fasciste et nazi dans les rangs des jeunes militants de Fratelli d’Italia, le parti de la présidente du conseil d’extrême droite, Giorgia Meloni.
Son téléphone faisait partie des appareils ciblés par des opérations de piratage dénoncées par le géant américain et effectuées grâce à un logiciel de la société israélienne Paragon Solutions. Le 6 février, le quotidien britannique The Guardian, citant une « source proche du dossier », affirmait comme l’israélien Haaretz que Paragon Solutions, qui se targue de ne travailler que dans le respect des standards démocratiques, avait rompu ses relations avec l’Etat italien.
L’affaire ne cesse depuis d’embarrasser le gouvernement. Le flou demeure quant au commanditaire de l’opération, mais celle-ci alourdit encore le climat de tension entre l’exécutif italien et les médias. « Nous n’avons reçu aucune marque de solidarité d’un gouvernement qui ne pense qu’à se disculper », regrette Francesco Cancellato, de Fanpage, qui perçoit déjà l’impact de sa situation sur son travail : « Je vois que mes sources ont plus de réticence à répondre au téléphone. Tout cela crée une atmosphère de crainte et de méfiance. »
Il vous reste 79.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Leave a Comment
Your email address will not be published. Required fields are marked with *