En Pologne, une inquiétante montée de la xénophobie anti-ukrainienne

En Pologne, une inquiétante montée de la xénophobie anti-ukrainienne

LETTRE DE VARSOVIE Des membres de la diaspora ukrainienne célèbrent le jour de l’indépendance de l’Ukraine, à Katowice (Pologne), le 24 août 2024. SERGEI GAPON/AFP La publication a eu un effet boule de neige : lorsque la journaliste ukrainienne Zoriana Varenia a décidé, le 10 août, de partager sur les réseaux sociaux l’histoire des trois agressions dont elle a

LETTRE DE VARSOVIE

Des membres de la diaspora ukrainienne célèbrent le jour de l’indépendance de l’Ukraine, à Katowice (Pologne), le 24 août 2024.

La publication a eu un effet boule de neige : lorsque la journaliste ukrainienne Zoriana Varenia a décidé, le 10 août, de partager sur les réseaux sociaux l’histoire des trois agressions dont elle a été victime, de nombreuses histoires similaires ont émergé. Pour la première fois, la parole de la communauté ukrainienne s’est libérée, en langue polonaise, telle une sonnette d’alarme, entraînant un élan de compassion et un soutien de ce que la Pologne compte d’intellectuels et de personnalités libérales.

Les histoires décrites par cette femme de 27 ans sont fréquentes et se ressemblent. Dans un des lieux les plus fréquentés du centre de la capitale, elle s’est fait bousculer et insulter alors qu’elle parlait en ukrainien au téléphone, prenant des nouvelles après des bombardements sur Kiev. Quelques mois plus tard, dans un bus, lors d’une discussion avec une amie, les deux femmes sont prises à partie par un homme : « En Pologne, on parle Polonais ! » A chaque fois, personne ne réagit.

« J’ai longtemps hésité à écrire ces lignes, car je crains les réactions de haine, souligne Zoriana Varenia. J’ai toujours considéré la Pologne comme ma deuxième patrie. J’y vis depuis neuf ans. J’ai beaucoup plus d’amis proches ici qu’en Ukraine. Mais ce qui se passe actuellement est tout simplement catastrophique. Le niveau de haine, de fausses informations et de manipulations… Je suis sous le choc. J’envisage de plus en plus de déménager ailleurs ou de rentrer chez moi malgré la guerre. »

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Jakub Iwaniuk
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