En Uruguay, la gauche revient au pouvoir à l’issue d’une campagne toute en modération

En Uruguay, la gauche revient au pouvoir à l’issue d’une campagne toute en modération

Un partisan du candidat de centre gauche à la présidentielle, Yamandu Orsi, tient un drapeau du Frente Amplio et célèbre sa victoire après les premiers résultats du second tour de l’élection présidentielle à Montevideo, en Uruguay, le 24 novembre 2024. MARTIN VARELA UMPIERREZ / REUTERS Aux cris d’« Uruguay ! », aux trois syllabes bien scandées, les partisans

Un partisan du candidat de centre gauche à la présidentielle, Yamandu Orsi, tient un drapeau du Frente Amplio et célèbre sa victoire après les premiers résultats du second tour de l’élection présidentielle à Montevideo, en Uruguay, le 24 novembre 2024.

Aux cris d’« Uruguay ! », aux trois syllabes bien scandées, les partisans de Yamandu Orsi, rassemblés à Montevideo la capitale du pays, ont fêté la victoire de leur candidat (avec 49,8 % des suffrages contre 45,9 %) lors du second tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 novembre. De nombreux drapeaux de son parti, le Frente Amplio (gauche), flottaient au-dessus des têtes, mouchetant la foule de bleu, rouge, blanc et jaune, selon les images retransmises sur les télévisions uruguayennes. Après une alternance au centre droit, sous la présidence de Luis Lacalle Pou arrivé au pouvoir en 2020 – et qui ne pouvait pas briguer un deuxième mandat consécutif, selon la Constitution –, le pays renoue avec la gauche qui a gouverné le pays pendant quinze ans, entre 2005 et 2020. Lors d’un scrutin obligatoire, 2,7 millions d’Uruguayens étaient appelés aux urnes, dans ce pays de près de 3,5 millions d’habitants.

« Je serai le président de la croissance », a promis Yamandu Orsi lors de son bref discours de victoire, dimanche. Cet ancien professeur d’histoire de 57 ans, qui a officié comme gouverneur de Canelones (le deuxième département le plus peuplé du pays, après Montevideo) entre 2020 et 2024, a assuré que « ce qu’[il savait] faire » était « écouter beaucoup ». Il s’inscrit ainsi dans la tradition de la démocratie uruguayenne, bâtie autour du consensus. Egalement porteuse d’un message d’unité, Carolina Cosse, la vice-présidente élue, a assuré : « Nous allons respecter toutes les opinions. »

Le candidat déchu Alvaro Delgado, ex-secrétaire de la présidence du chef d’Etat sortant, a rapidement reconnu sa défaite et transmis un « message de tranquillité, de paix, de gouvernabilité ». Luis Lacalle Pou a appelé son successeur pour le féliciter et indiquer qu’il se tenait prêt à « commencer la transition dès que cela lui [semblait] pertinent ».

Sans majorité au Parlement

Yamandu Orsi a bénéficié du soutien de l’ex-président José « Pepe » Mujica (2010-2015), 89 ans et figure tutélaire de la gauche uruguayenne. Son poulain n’annonce pas de grandes ruptures après le mandat de Luis Lacalle Pou, crédité d’un taux d’approbation d’environ 50 %. Le président élu promet notamment d’attiser la croissance du pays (3,2 % selon les projections du FMI pour 2024) en encourageant l’activité industrielle, notamment autour de la création de parcs technologiques. Son programme met également l’accent sur l’emploi des jeunes avec la création de 12 000 postes pour les 18-25 ans, et une amélioration du transport public avec davantage de flotte électrique. L’ancien professeur souhaite valoriser l’éducation publique, avec plus de bourses distribuées aux étudiants. La création de 2 000 postes dans la police, mais aussi le déploiement de 20 000 caméras de surveillance doivent permettre de lutter contre l’insécurité et le crime organisé.

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Flora Genoux
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