L’instabilité politique de ces 30 dernières années a plongé Haïti dans un marasme total. Les institutions démocratiques, garantes de l’ordre public et du fonctionnement régulier de l’Etat, s’en trouvent terriblement affectées. Les solutions nécessaires à la relance économique et à la mise en place d’un État au service de la communauté peinent à arriver dans ce contexte de troubles politiques permanents et de tâtonnements.

Pour rompre ce cycle infernal, qui ne peut que nous plonger davantage dans les fossés de la pauvreté, il nous faut changer de paradigme. L’alternance politique pacifique et l’Etat de droit constituent les principaux corollaires de notre aspiration à changer de cap pour emprunter enfin la route qui doit nous mener au développement économique et social. La stabilité politique est une condition sine qua non si nous voulons définitivement tourner le dos aux vieux démons qui nous rongent toujours.

Les envolées déstabilisatrices des uns et des autres pour tenter de s’accaparer le pouvoir par des chemins obscures doivent laisser la place à une cohabitation pacifique entre le pouvoir et l’opposition. Celle-ci doit pouvoir jouer son vrai rôle de contre balance et de vigile en faisant des propositions qui peuvent faire avancer la cause de la démocratie.

Un État responsable et imbu de ses grandes responsabilités planifie sur le long terme à travers des politiques publiques bien pensées et réalistes. Mais pour ce faire, la nation doit commencer à faire sienne les grandes vertus de la continuité de l’Etat en mettant en avant les intérêts supérieurs du pays aux dépends des avantages mesquins de groupes.