Formule 1 : retour du suspense dans une fin de saison indécise

Formule 1 : retour du suspense dans une fin de saison indécise

Max Verstappen (gauche) et les deux pilotes McLaren, Lando Norris et Oscar Piastri (droite), sur le podium à Singapour, le 22 septembre 2024. VINCENT THIAN / AP Le 23 juin, Max Verstappen remporte le Grand Prix d’Espagne, au volant de sa Red Bull ; son septième succès en dix courses. A cet instant, le triple champion du monde en

Max Verstappen (gauche) et les deux pilotes McLaren, Lando Norris et Oscar Piastri (droite), sur le podium à Singapour, le 22 septembre 2024.

Le 23 juin, Max Verstappen remporte le Grand Prix d’Espagne, au volant de sa Red Bull ; son septième succès en dix courses. A cet instant, le triple champion du monde en titre néerlandais compte 219 points au classement des pilotes, 69 de plus que son dauphin, le Britannique Lando Norris. Difficile, alors, d’imaginer un autre que lui pour s’imposer à l’issue de la saison.

A six courses de la fin du championnat 2024 de formule 1, l’écart s’est pourtant réduit à 52 unités. Cent soixante-quatorze points seront encore distribués, dont une partie au Grand Prix des Etats-Unis à Austin (Texas), dimanche 20 octobre. Après deux exercices outrageusement dominés par Max Verstappen, le sacre va cette fois se jouer entre quatre hommes.

Max Verstappen, un champion sous pression

Leader du championnat du monde, avec 331 points, Max Verstappen traverse une période délicate. Le Batave, qui vise un quatrième titre consécutif – une performance réalisée, entre 2017 et 2020, par le Britannique Lewis Hamilton – n’a plus remporté la moindre course depuis presque quatre mois (le Grand Prix d’Espagne).

Peu ou pas aidé par son coéquipier, le Mexicain Sergio Pérez, huitième du classement des pilotes, avec 144 unités, le Néerlandais ne dispose plus de la meilleure voiture du plateau. Red Bull connaît depuis quelques mois des départs notables de membres-clés – son ingénieur star, Adrian Newey, par exemple, a signé chez Aston Martin –, dans le contexte de l’affaire Christian Horner, le patron de l’écurie, blanchi d’une accusation de « comportement inapproprié » envers une employée. La structure autrichienne reste sur huit Grands Prix sans victoire. Ce n’était plus arrivé depuis 2020.

« Nous sommes passés d’une voiture très dominatrice à une voiture inconduisible en l’espace de six à huit mois », expliquait Max Verstappen après le Grand Prix d’Italie, à Monza, le 1er septembre. Depuis, McLaren a pris la tête du classement des constructeurs, et son pilote Lando Norris, facile vainqueur à Singapour, a signé son troisième succès cette saison. Sous pression à l’approche du sprint final, Max Verstappen, 27 ans, a déclaré qu’une retraite anticipée n’était pas à exclure.

Lando Norris, un ami devenu principal rival

En dehors de la piste, Max Verstappen et Lando Norris n’ont jamais caché leur amitié. Pour autant, les deux hommes sont désormais rivaux. Un accrochage lors du Grand Prix d’Autriche, en juin, avait contraint le Britannique à l’abandon tandis que le pilote Red Bull prenait la cinquième place. Depuis, le natif de Bristol (Angleterre), 24 ans, a inversé la tendance, porté par une McLaren devenue irrésistible.

Auteur de son troisième succès, en carrière et de la saison, à Singapour, avec plus de vingt secondes d’avance sur Max Verstappen, le jeune homme, apprécié par le paddock pour son talent et son caractère, est monté à onze reprises sur le podium depuis le début de la saison.

Membre du programme de jeunes pilotes du constructeur britannique depuis 2017, il a été promu dans l’élite en 2019, au côté de l’Espagnol Carlos Sainz. Régulièrement aux avant-postes à la fin de la saison dernière (sept podiums), il se retrouve pour la première fois dans cette position de prétendant au titre.

Charles Leclerc, une saison paradoxale

Le Monégasque Charles Leclerc, troisième du classement des pilotes, avec 245 points, vit, à l’image de sa monoplace Ferrari, une saison faite de hauts et de bas. Annoncé comme le principal rival de Max Verstappen en début de saison, grâce à des essais hivernaux prometteurs, Leclerc a marqué le pas au début de l’été, entre le Grand Prix du Canada, le 9 juin, et celui de Grande-Bretagne, le 7 juillet. En quatre courses, il n’a inscrit que 12 points, laissant le Néerlandais s’envoler, et Lando Norris, lui passer devant.

Reste que sa saison 2024 est déjà réussie. Le pilote de 26 ans a remporté sa première victoire à domicile, à Monaco, en mai. Un succès aussi retentissant que celui qu’il avait glané sur les terres de la Scuderia, à Monza (Italie), plus de deux mois plus tard. « Ce sont les deux courses qui m’ont fait rêver depuis tout petit, a raconté le vice-champion du monde 2022. Mais une saison, c’est plus que deux courses. »

La cinquième place obtenue à Singapour, à plus de soixante secondes du vainqueur, Lando Norris, n’a pas rassuré Charles Leclerc. « Nous avons toujours dit qu’il fallait faire attention à ne pas avoir de fausses attentes, parce que McLaren a toujours une meilleure voiture que nous. Il y a des circuits où nous serons très proches, d’autres où nous serons plus éloignés », a expliqué le pilote. Ferrari, troisième du championnat des constructeurs, à 34 unités de Red Bull et à 75 de McLaren, espère jouer les trouble-fêtes dans cette fin de championnat.

Oscar Piastri, un novice rempli d’ambitions

Pour sa deuxième saison en formule 1, Oscar Piastri a remporté deux succès, en Hongrie et en Azerbaïdjan. L’Australien de 23 ans, champion au terme de sa première année en formule 3, en 2020, avant de remporter un an plus tard le titre en formule 2, a progressé cette saison, inquiétant à plusieurs reprises son coéquipier chez McLaren, Lando Norris. Au point que l’écurie anglaise a annoncé, en marge du Grand Prix de Bakou, privilégier la position du Britannique au détriment du natif de Melbourne afin de maximiser ses chances dans la course au titre face à Max Verstappen.

Quatrième du championnat du monde, avec 237 unités, Oscar Piastri, terminant dans le trio de tête à sept reprises cette saison, a montré qu’il pouvait se mesurer aux meilleurs éléments du paddock s’il disposait d’un bon matériel. Grâce aux résultats de ses deux pilotes – Red Bull pâtit du déficit de points inscrits par Sergio Pérez par rapport à son leader Max Verstappen –, McLaren semble se diriger vers un neuvième titre des constructeurs, le dernier datant de 1998. D’ici à la fin de la saison, Oscar Piastri sera régulièrement en lice pour un podium, voire une victoire, en cas de déboires pour son partenaire de stand, Lando Norris.

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Oscar Korbosli
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