De janvier à novembre 2023, plus de 490 000 migrants haïtiens sont rentrés au pays, selon le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). L’organisation souligne la situation précaire des migrants haïtiens en République dominicaine, exhortant les autorités à prendre des mesures pour protéger les compatriotes de l’autre côté de l’île.
Les activités migratoires entre Haïti et la République dominicaine ont connu une augmentation significative en 2023, notamment au début du troisième trimestre. Cette hausse coïncide avec la construction d’un barrage sur la rivière Massacre à Ouanaminthe, entraînant des mesures de représailles des autorités dominicaines.
Le GARR révèle que de janvier à novembre un total de 492 140 Haïtiens sont rentrés au pays, comprenant 224 614 personnes rapatriées, 216 030 retours volontaires et 51 496 refoulements, dont 8 147 femmes enceintes et 16 813 mineurs non-accompagnés.
L’organisation souligne les conditions inhumaines des vagues de rapatriements, évoquant des arrestations à toute heure sans considération du statut des migrants. Des abus physiques, des viols, la destruction des pièces d’identité et l’emprisonnement sont monnaie courante.
Sam Guillaume, responsable de la communication et du plaidoyer du GARR, condamne la brutalité des autorités dominicaines, soulignant que les migrants vivent dans la peur, souvent contraints de rester cachés chez eux sans accès aux soins de santé. Même les situations d’urgence, telles que les femmes en travail, ne sont pas épargnées, les malades haïtiens étant retirés des hôpitaux et jetés en prison.
Outre les déportations à l’intérieur de l’île, le GARR signale qu’en 2023, les gardes-côtes américaines ont intercepté 5 100 migrants haïtiens tentant une entrée clandestine, qui ont ensuite été rapatriés.
Le GARR critique la réponse laxiste des autorités haïtiennes et appelle à des mesures de protection pour les compatriotes à l’étranger. L’organisation exhorte le gouvernement à créer un environnement paisible, des conditions de vie propices et à soutenir les migrants de retour, soulignant la nécessité d’une stratégie globale pour faire face à la crise migratoire croissante.