Barbancourt

le rhum des connaisseurs

C’est lui qui devra gérer l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024. A 51 ans, Gil Avérous (ex-Les Républicains) a été nommé, samedi 21 septembre, ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative au sein du gouvernement de Michel Barnier.

Maire de Châteauroux depuis 2014, l’édile avait mené un lobbying intense mais discret pour que la cité de l’Indre accueille les épreuves de tir des JO, en remplacement de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), après que le site – temporaire – initialement prévu a été retoqué, en raison du prix de la dépollution du terrain – gorgé d’hydrocarbures. « Personne ne voulait de Châteauroux au départ. On n’osait pas nous le dire, mais c’était : “Allez voir ailleurs.” », se félicitait en début d’année celui qui préside également l’association Villes de France, ex-Fédération des maires des villes moyennes.

En 2022, il avait obtenu gain de cause, et les tireurs olympiques et paralympiques ont visité la préfecture de l’Indre cet été.

Avenue de France, Gil Avérous succède à Amélie Oudéa-Castéra, à qui il avait écrit le jour de la cérémonie d’ouverture des JO – comme à la maire de Paris, Anne Hidalgo –, pour s’indigner, ayant la sensation que Châteauroux était maltraitée en termes de places mises à disposition pour la cérémonie. Depuis 2022, au fil de la préparation olympique, le maire de Châteauroux a pris l’habitude de travailler avec Michel Cadot, délégué interministériel aux Jeux et « chef d’orchestre » des JO, désormais membre du cabinet de Michel Barnier, en charge des relations avec les collectivités.

Celui qui était passé maître en éclairages médiatiques, pour faire parler de sa cité – outre les JO, Châteauroux a accueilli à deux reprises l’élection de Miss France, et il avait mis en ligne en 2016 une vidéo demandant à l’homme d’affaires américain Elon Musk d’implanter une usine Tesla dans la ville – se retrouve à la tête d’un ministère qui renoue avec la jeunesse et la vie associative.

Deux mondes qui ne sont pas inconnus à celui qui argumentait en 2023, en tant que président de l’association Villes de France, pour un « rééquilibrage et une présence renforcée de l’enseignement supérieur dans les villes moyennes » afin d’éviter « de voir nos jeunes partir ailleurs pour leurs études ».

Au ministère des sports, Gil Avérous devra mettre en œuvre l’héritage des Jeux de Paris 2024 et se projeter sur ceux d’hiver de 2030, en dépit de moyens très largement rabotés : dans le projet de loi de programmation des finances publiques pour la période 2023-2027, adopté fin 2023, figure une baisse de 11 % des crédits en faveur du sport. Familier du sport hexagonal, financé en grande partie par les collectivités locales, le nouveau ministre, élu local, connaît le terrain sur lequel il s’avance.