Le ministère de l’intérieur, dont les chiffres sont contestés par les manifestants, estime à 18 600 le nombre de personnes mobilisées en France à 18 heures, samedi, pour l’acte XXVI des « gilets jaunes ». Le Monde avec AFP et Reuters Publié le 10 mai 2019 à 23h00, mis à jour hier à 21h18 Temps de Lecture
Le cortège de « gilets jaunes » à Paris, pour l’acte XXVI, le 11 mai. Michel Euler / AP
Une semaine après la plus faible mobilisation enregistrée depuis le début de leur mouvement le 17 novembre, les « gilets jaunes » étaient de nouveau peu nombreux au sein des cortèges en début d’après-midi, samedi 11 mai, à Nantes, Lyon mais aussi à Montpellier et Paris pour leur acte XXVI. Selon une seconde estimation du ministère de l’intérieur – régulièrement contestée par les « gilets jaunes » – 18 600 manifestants étaient comptabilisés en France à 18 heures, dont 1 200 à Paris. Un chiffre cependant loin de la première estimation du ministère, qui comptabilisait 2 700 manifestants en France à 14 heures.
De premiers heurts entre des black blocs et forces de l’ordre ont eu lieu peu après le début du cortège à Lyon, où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur un tracé évitant une partie du centre-ville interdite à la circulation. La gendarmerie mobile et les CRS encadraient de très près la tête du cortège et étaient l’objet de jets de bouteilles, pierres ou pétards, selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) présent sur place. Il n’y avait pas pour l’instant de bilan des blessés de part et d’autre mais, selon l’AFP, au moins un CRS a été blessé et un manifestant a eu le nez fracturé.
Des manifestants brandissent la banderole « Le bien commun pour tous, sauvons nos services publics », le 11 mai 2019, sur la place de Bellecourt à Lyon. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Gaz lacrymogène à Nantes
Pour la marche de Nantes, la préfecture de Loire-Atlantique a aussi étendu la ceinture d’interdiction dans le centre-ville. Elle table sur la présence de « 2 000 manifestants dont 500 ultras », et déploie pour l’occasion « un niveau de forces de l’ordre inédit ». Les premiers tirs de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants ont eu lieu dans le centre-ville dès 15 heures, alors que le cortège se trouvait autour de la place du Cirque.
Une équipe de la brigade anticriminalité (BAC) a à ce moment-là traversé une rue et a été victime de jets de projectiles par des manifestants, conduisant à une intervention des forces de l’ordre et des tirs de lanceur de balles de défense – LBD, type « Flash-ball ». Selon un photographe de l’AFP, un manifestant a été évacué par des « street medics » après un tir de LBD.
Une femme brandit une pancarte « manifester est mon droit », le 11 mai 2019 à Nantes. SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
Ambiance bon enfant à Montpellier
A Montpellier, la préfecture a annoncé que 1 300 personnes défilaient dans les rues samedi, dans une ambiance bon enfant en début d’après-midi, selon un journaliste de l’AFP présent sur place. Dans les alentours du bâtiment de la préfecture, certains « gilets jaunes » se prenaient en photo sous un soleil printanier, au son d’un trio musical, composé d’un guitariste, d’un violoniste et d’un accordéoniste.
A Paris, plusieurs centaines de manifestants ont commencé à défiler vers 13 heures, sous la pluie et en chantant « On est là, on est là », depuis Jussieu, point de départ choisi « en soutien aux enseignants » pour protester contre la loi Blanquer. L’accès aux Champs-Elysées est fermé au sein d’un périmètre d’interdiction comprenant le palais présidentiel et l’Assemblée nationale, de même que le secteur de Notre-Dame.
Les centres-villes de Lille, Dijon, Toulouse ou Orléans sont également en partie interdits à la circulation. A Strasbourg, le groupe « Gilets jaunes Alsace » appelle à se rassembler samedi devant le palais des congrès, où la tête de liste La République en marche pour les élections européennes, Nathalie Loiseau, tient un meeting dans l’après-midi avec Edouard Philippe. Le texte de l’appel évoque un « contre-meeting » face au « parti de Macron, président des riches », qui « vient ce samedi faire sa propagande ».
A l’approche des élections européennes et quelques jours avant de fêter six mois de marches hebdomadaires et occupations de ronds-points, les « gilets jaunes » se cherchent un nouveau souffle après un acte XXV ayant mobilisé, le 4 mai, dans la foulée du 1er-Mai, moins de 19 000 personnes, selon le décompte du ministère de l’intérieur.
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