Des manifestants propalestiniens lors d’un rassemblement contre la visite de la présidente de l’Assemblée nationale à l’université Lyon-III, le 8 novembre 2024. OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a été visée vendredi 8 novembre par des graffitis et des slogans hostiles de militants propalestiniens opposés à sa venue à l’université Lyon-III, mais a
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a été visée vendredi 8 novembre par des graffitis et des slogans hostiles de militants propalestiniens opposés à sa venue à l’université Lyon-III, mais a finalement échangé dans le calme avec des étudiants.
« J’ai proposé à ces jeunes qui ne voulaient pas que je vienne de dialoguer. Ils ne l’ont pas souhaité, ils ont préféré une action violente », a-t-elle regretté à la fin de sa visite, soulignant vouloir « toujours privilégier le dialogue ».
« Nous sommes dans une démocratie, la présidente de l’Assemblée nationale que je suis doit pouvoir aller partout sur le territoire (…) C’est mon rôle et, moi, je ne renoncerai jamais », a-t-elle ajouté.
« Yaël casse-toi », « Génocidaires, hors de nos facs », « Free Gaza » ou « Free Palestine » : plusieurs messages en grandes lettres avaient été tagués dans la nuit à proximité du campus. Certains ont été rapidement effacés.
Environ 200 manifestants ont poursuivi sur le même registre dans l’après-midi avant l’arrivée de la députée macroniste, scandant « Israël criminel, Yaël complice » ou « Yaël, casse-toi de là, Lyon-III n’est pas à toi ».
« Dérive fasciste »
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé sur X une « dérive fasciste de militants qui instrumentalisent le drame que vivent les Palestiniens ». « Soutien total à Yaël Braun-Pivet, que des manifestants d’extrême gauche aux idées antisémites veulent interdire d’accès à une université. La République est partout chez elle », a encore écrit le ministre (Les Républicains).
Son collègue de l’enseignement supérieur, Patrick Hetzel, a de son côté condamné « avec force les insultes antisémites proférées à l’encontre de Yaël Braun-Pivet et les agissements inacceptables de groupes d’étudiants survenus à Lyon-III ». « Ma fermeté contre l’antisémitisme et toute forme d’instrumentalisation politique de l’université est totale », a-t-il réagi sur X.
Dans un court communiqué, cité par l’Agence France-Presse, l’université Lyon-III a condamné « avec la plus grande fermeté les inscriptions inacceptables et scandaleuses qui ont été taguées » et a annoncé avoir saisi la justice. Selon l’équipe de l’université, des images de vidéosurveillance montrent, peu après minuit, cinq auteurs de ces inscriptions, habillés de vêtements sombres, encagoulés et encapuchonnés, parmi lesquels une jeune fille.
« Cri de colère »
Yaël Braun-Pivet était en déplacement dans le Rhône vendredi dans le cadre de la politique d’ouverture du Parlement. Plusieurs organisations de gauche, dont les syndicats Solidaires Etudiant-e-s et Union nationale des étudiants de France (Unef) ou la section locale des Jeunes Insoumis.es, avaient dénoncé sa venue à Lyon-III, la qualifiant dans un communiqué de « figure éminente du soutien inconditionnel aux actions criminelles de l’Etat israélien ».
« Alors que les morts causés par les opérations d’Israël se comptent en dizaines de milliers (…) Yaël Braun-Pivet a de nouveau osé défendre la livraison d’armes à un Etat criminel », mettent en avant les signataires du communiqué.
Le 6 octobre, sur BFM-TV, Mme Braun-Pivet avait déclaré qu’il ne « fallait pas désarmer Israël », en réaction à des déclarations d’Emmanuel Macron appelant à cesser les livraisons d’armes servant à mener des combats sur Gaza.
La manifestation contre sa visite est « un cri de colère contre le soutien à Israël du gouvernement », a expliqué Timothée Martin-Brossat, de l’Union étudiante, venu par ailleurs pour exprimer son mécontentement face à la précarité des étudiants.
Dans une atmosphère tendue, le local du syndicat étudiant droitier Union nationale inter-universitaire (UNI) a été fracturé. A l’extérieur de l’université, une dizaine de personnes se sont présentées avec des pancartes affichant « Vous vous êtes habitués à l’antisémitisme ? Pas nous ! » ou « L’antisémitisme est un délit ».
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