Ce vendredi 3 avril 2020 est marqué par un ensemble de faits qui ont saccagé la toile et l’actualité haïtienne, parmi lesquels deux arrestations inattendues et deux libérations sans explications : celles de la star haïtienne, Jean Jean Roosevelt et celles de Luckner Désir dit « Loucko ».
Des actes qualifiés par l’opinion publique de maladresse de la part des autorités policières et judiciaires. Le scandale créé entre les agents de la Police Nationale affectés au Sous-commissariat de Marché Salomon et le chanteur très populaire Jean Jean Roosevelt est très déplorable et aurait pu être évité. Encore une fois, cela témoigne du déficit de communication et de respect des autres qui envenime les relations sociales en Haïti.
De l’autre côté de la barre, en ce qui concerne l’arrestation de l’animateur principal de l’émission Matin Débat, Loucko Désir, sur ordre du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, Me. Jacques Lafontant, cet acte judiciaire suscite la tension tant sur les réseaux sociaux que dans les milieux sociaux.
Rappelons que Loucko Désir a été arrêté pour avoir déclaré que le Coronavirus n’est pas en Haïti contrairement à ce que font croire les autorités. L’animateur de Matin Débat a été appréhendé à sa sortie de la Radio Télé Éclair, avec pour chef d’accusation : non-respect de l’arrêté présidentiel lié à la pandémie du Covid 19, abus du droit d’expression et incitation à la violence contre les masques commandées par le Gouvernement.
Bien qu’après son arrestation, Luckner Désir ait été auditionné au Commissariat de Police de Pétion-ville et relâché le jour même, pourtant les réflexions de certains analystes foisonnent. C’est ce qui porte, dans un cadre global, à questionner à la fois certains agissements et certains non-agissements du Commissaire du Gouvernement.
En ce sens, si le Commissaire du Gouvernement est si bien accroché à son devoir, on se demande pourquoi des mandats n’ont-ils pas été émis contre certains autres journalistes et médias qui enflammaient les pensées nuit et jour durant toutes les agitations qu’a connu le pays de 2018 jusqu’à l’avènement du COVID-19 en février 2020 ?
On se demande aussi, comment cela se fait-il que beaucoup d’autres grands dossiers sont restés sous le pli du silence, comme par exemple les mandats émis contre les dirigeants de la SOGENER pour motif de corruption qui sont jusqu’à maintenant non-exécutés ?
Considérant que la loi est une pour tous et que la justice est la balance qui équilibre la société, force est de se demander si cette balance ne se penche pas plutôt du côté de certains intérêts non dévoilés, ou de certaines velléités personnelles au lieu de faire appliquer la loi sans parti pris ?
Toutefois, sans vouloir nous orienter trop rapidement vers des déductions spontanées, la population reste encore en attente de certaines autres poursuites judiciaires qui ont été à l’ordre du jour, alors que certains de ces recherchés vocifèrent à longueur de journée sur les réseaux sociaux.
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