Face à une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent, la Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, a conclu sa visite en Haïti le 15 avril, en exhortant la communauté internationale à intensifier son soutien aux populations déplacées par la violence et l’instabilité.
Avec plus d’un million de déplacés internes, soit trois fois plus qu’en 2024, Haïti fait face à une urgence migratoire d’une complexité rare. La capitale, Port-au-Prince, est en grande partie sous le contrôle de gangs armés, forçant les familles à fuir à répétition, souvent sans accès à un abri, à l’eau ou aux soins médicaux. Parallèlement, près de 200 000 Haïtiens ont été expulsés des pays voisins, aggravant la pression sur les ressources locales.
Amy Pope a visité des camps de déplacés, écoutant les témoignages poignants de familles contraintes à la fuite. « Une mère m’a confié avoir dû fuir trois fois en deux mois. Elle vivait sous une bâche, sans avenir », a-t-elle déclaré.
Rencontrant les autorités de transition, Pope a insisté sur la nécessité d’améliorer la gouvernance migratoire et d’élargir l’accès aux documents légaux. L’OIM gère actuellement plus de 50 sites, offrant aide d’urgence, protection et soutien à la réintégration.
« La résilience du peuple haïtien est admirable, mais elle ne peut remplacer une réponse coordonnée. L’inaction coûtera bien plus que des vies : elle ébranlera la stabilité régionale », a t-elle conclu.
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