Haïti-Social: une infirmière à mobilité réduite victime de discrimination

Haïti-Social: une infirmière à mobilité réduite victime de discrimination

Même durant les congés électorales où des promesses pleuvent de partout, l’intégration des personnes handicapées n’a jamais suscité l’intérêt des candidats.

Pourtant, environ un million de personnes vivent avec un handicap en Haïti, selon l’organisation handicap international.

Un nombre qui a considérablement augmenté suite au passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010.

 

En Haïti,la situation des personnes handicapées est lamentable. Elles n’ont même pas accès au service de base encore moins à un système éducatif approprié.

Les conditions ne sont pas réunies pour que les personnes à mobilité réduite aient accès à l’éducation, aux infrastructures comme les moyens de transports.

”Le déplacement d’une personne handicapée est un casse-tête chinois dans le pays”.

Les infrastructures dans le pays notamment dans les églises, hôpitaux et banques, ne sont pas adaptées aux besoins spécifiques des personnes handicapées.

Un sourd-muet n’a pas la possibilité de communiquer dans des institutions publiques et privées.

Adeline Bonhomme, une jeune fille de 27 ans issue d’une famille modeste de 7 enfants a perdu une jambe lors du séisme du 12 janvier 2010.

Estropiée, elle est obligée d’apprendre à vivre avec son handicap.

Encadrée par sa famille, l’étudiante en 3ème année des sciences infirmières a pu poursuivre ses études, se réjouit-elle.

Cependant, sa joie va s’effondrer au moment où un stage lui a été refusé à cause de son handicap.

”Mon rêve a toujours été d’être une infirmière. Et voilà qu’une opportunité m’est refusée pour une cause dont je suis pas responsable”, regrette-t-elle.

L’apprenante n’a malheureusement pas obtenu le support des responsables de son centre de formation qui lui ont dit que l’école avait consenti beaucoup de sacrifices pour obtenir ce stage et qu’ils pouvaient pas se donner le luxe de tout laisser tomber à cause d’elle.

”Je suis handicapée, mais je peux et je veux travailler. Mon handicap ne devrait pas l’empêcher. J ‘ai les capacités recquises, a lancé Adeline.

Cette jeune fille qui se veut porte-parole de cette catégorie invite les autorités étatiques à mettre tout en branle afin d’intégrer cette catégorie dans la société.

Notons que la loi du 13 mars 2012 prévoit des dispositions légales afin de garantir l’intégration des personnes handicapées.

Pusieurs articles de cette loi font référence à l’emploi et au travail adapté pour les personnes handicapées (art. 42 à 50, art. 75, art. 79-80). La non-discrimination dans l’emploi, la sécurité des travailleurs handicapés, l’obligation de respect d’un quota par les entreprises publiques et privées (2% pour un effectif de plus de 1000 employés), sont entre autres points inscrits dans cette loi.

Des mesures qui s’accompagnent aussi de sanctions administratives et pénales au cas où elles ne seraient pas respectées (art. 75, art. 79-80). L’article 80 de cette loi stipule que «tout responsable d’entreprise qui refuse d’employer une personne en raison de son handicap est passible d’une amende maximale allant de deux cent mille (200.000) gourdes à cinq cent mille (500.000) gourdes pour chaque infraction dont il est reconnu coupable».