Haïti : une journée internationale de la femme sur fond de crise

Haïti : une journée internationale de la femme sur fond de crise

« Pour un monde digital inclusif : innovation et technologie pour l’égalité des sexes », c’est le thème retenu pour cette année 2023, alors qu’en Haïti, même les conditions minimales d’existence ne sont pas offertes à une grande majorité de femmes, qui, pourtant, représentent le poumon de l’économie haïtienne.

Les femmes haïtiennes sont les premières victimes de la violence armée qui s’acharne sur tout le pays. En plus d’être souvent victimes de viol, des commerçantes subissent à longueur de journée les conséquences néfastes des exactions des bandits.

Depuis la prise de contrôle des entrées nord et sud de la capitale par des individus armés, les commerçantes généralement appelées « Madan Sara » sont une des catégories de la société les plus touchées par l’insécurité grandissante. Le transport des marchandises devient de plus en plus difficile. Elles risquent même leur vie pour trouver de quoi prendre soin de leur famille.

Les témoignages de femmes victimes de viol dans les affrontements entre gangs rivaux ne manquent pas. D’ailleurs, le corps de la femme est souvent utilisé comme une arme humiliante contre le camp adverse.

Pourtant, selon le thème retenu pour cette année, le débat devrait se tourner vers la technologie, car, selon l’ONU, « 37% des femmes n’utilisent pas internet ». « Bien qu’elles constituent près de la moitié de la population mondiale et l’écart technologique est toujours en leur défaveur : par rapport à la population masculine, elles sont 259 millions de moins à ne pas avoir accès à internet », regrette l’ONU.

« D’ici 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques. Pourtant, aujourd’hui, les femmes n’occupent que 22 % des postes en intelligence artificielle, pour ne citer qu’un exemple », préviennent les Nations Unies.