Harvard : une juge presse l’administration Trump de justifier ses coupes de 2,6 milliards de dollars de subventions à la prestigieuse université

Harvard : une juge presse l’administration Trump de justifier ses coupes de 2,6 milliards de dollars de subventions à la prestigieuse université

Manifestation lors du recours devant la justice de l’université Harvard contre la décision de l’administration Trump, devant la cour fédérale de Boston (Etat du Massachusetts), le 21 juillet 2025. BRIAN SNYDER / REUTERS Le duel entre Donald Trump et Harvard s’est déplacé, lundi 21 juillet, dans l’arène judiciaire, où une juge a demandé à l’administration américaine de justifier

Manifestation lors du recours devant la justice de l’université Harvard contre la décision de l’administration Trump,  devant la cour fédérale de Boston (Etat du Massachusetts), le 21 juillet 2025.

Le duel entre Donald Trump et Harvard s’est déplacé, lundi 21 juillet, dans l’arène judiciaire, où une juge a demandé à l’administration américaine de justifier le gel de plus de 2,6 milliards de dollars en subventions de recherche à la prestigieuse université.

Depuis son retour à la Maison Blanche, en janvier, Donald Trump accuse la doyenne des universités américaines de servir de vivier à l’idéologie « woke » et de ne pas avoir protégé suffisamment ses étudiants juifs ou israéliens lors de manifestations sur le campus pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. En représailles, le gouvernement Trump a retiré à Harvard un peu plus de 2,6 milliards de dollars en subventions fédérales, y compris dans le domaine de la santé, et a révoqué sa certification pour le programme Student and Exchange, principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis.

L’université, l’une des plus prestigieuses au monde et établie dans le Massachusetts, a contesté ces deux mesures devant le tribunal fédéral local situé à Boston, dans un bras de fer qui sert aussi de test pour d’autres dans la ligne de mire du gouvernement Trump, comme Columbia, à New York.

« Levier de contrôle »

L’université Harvard affirme, de son côté, avoir pris des mesures pour s’assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus ni intimidés sur le campus, tout en soutenant que des mesures du gouvernement fédéral « menaçaient » les libertés d’expression et académique et étaient ainsi contraires à la Constitution américaine.

Dans sa plainte devant la juge Allison Burroughs, Harvard accuse l’administration Trump de se servir du gel de fonds fédéraux comme un « levier » pour tenter de « contrôler » les prises de décisions de l’université.

Lundi, les avocats des deux camps ont présenté leurs arguments devant la juge Burroughs qui a pressé le gouvernement de questions sur sa décision de geler ces subventions à Harvard, selon des médias américains. Sans attendre la décision, le président américain a fustigé la juge.

L’affaire Harvard vient d’être présentée devant une juge « nommée par [Barack] Obama », s’est plaint Donald Trump sur son réseau Truth Social. « C’est un désastre total, et je le dis avant même d’avoir entendu sa décision », a-t-il écrit, en accusant l’université d’« être antisémite, antichrétienne et anti-Amérique ».

En parallèle, des associations de professeurs d’université américaines, notamment de Harvard, ont demandé lundi à un autre juge du Massachusetts de reconnaître que le gouvernement américain avait mis en place une « politique d’expulsions basées sur l’idéologie » contraire au premier amendement de la Constitution, qui protège la liberté d’expression.

Pour ces associations, les arrestations d’étudiants étrangers en vue de leur expulsion, comme celle de l’activiste propalestinien de l’université Columbia Mahmoud Khalil ou de l’étudiante turque Rumeysa Ozturk, ont pour but de museler les voix contre la guerre israélienne à Gaza et la défense des Palestiniens, et affaiblissent le débat public.

Le gouvernement américain a eu recours au début du mois à une injonction pour tenter d’obtenir des « documents » internes de l’université Harvard sur les étudiants internationaux soupçonnés d’avoir participé à des manifestations propalestiniennes sur le campus. Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), la direction de Harvard a qualifié d’« injustifiée » la demande du gouvernement Trump et dénoncé une campagne de « représailles » contre une université qui « défend » à la fois ses étudiants et ses principes fondamentaux.

Le Monde avec AFP

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