« Il faut d’abord déposer les armes et reconnaître l’autorité de l’État avant tout dialogue », a déclaré Garry Conille

« Il faut d’abord déposer les armes et reconnaître l’autorité de l’État avant tout dialogue », a déclaré Garry Conille

Lors de sa visite aux États-Unis, le Premier Ministre, Garry Conille, a accordé une interview à RFI. Au cours de cet entretien, il a réitéré la volonté ferme de l’État haïtien de récupérer les territoires perdus au profit des gangs.

Le Premier Ministre a également fait le point sur le déploiement des policiers kényans en Haïti. « Ils sont un peu plus de 200 dans le premier contingent et on s’attend à ce que dans les prochaines semaines, ce chiffre augmente de manière significative », a-t-il déclaré, préférant ne pas avancer de date précise pour l’arrivée des 2500 soldats attendus. Garry Conille a également souligné l’engagement actif des partenaires haïtiens pour accélérer ce processus.

Sur la question des territoires occupés par les gangs, le Dr Garry Conille a insisté que leur reprise serait l’œuvre des forces de l’ordre haïtiennes. « Donc la reprise de ces territoires qui sont aujourd’hui occupés par les gangs, cela sera toujours la police et l’armée d’Haïti. C’est nous qui allons décider à quel moment, dans quel contexte et comment cet accompagnement sera nécessaire et aura une valeur ajoutée », a-t-il affirmé.

Le Premier Ministre a reconnu que la lenteur du déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) pourrait offrir une opportunité aux gangs de se préparer face à la force multinationale. Toutefois, il reste convaincu que l’État haïtien regagnera le contrôle du territoire national dans un avenir proche. « Mais ce qui est sûr c’est que, quel que soit ce qu’ils sont en train de faire, je vous assure que dans un délai pas trop lointain, l’État reprendra le contrôle de tout le territoire national. »

Abordant le dialogue proposé par Jimmy Chérizier, leader de la coalition des gangs, Garry Conille a été catégorique, « il faut d’abord déposer les armes et reconnaître l’autorité de l’État avant tout dialogue. C’est cela la première démarche et ensuite on verra.»

Conille a également évoqué les défis institutionnels du pays, affirmant que la situation n’est pas seulement due à la domination des gangs, mais aussi à une faiblesse des institutions. Il a réitéré son engagement à organiser des élections d’ici 2025, en insistant sur l’importance de restaurer la confiance de la population dans les institutions. «Nous avons pu mobiliser des hommes et des femmes qui sont connus pour leur intégrité, pour leur capacité de travailler, pour leur professionnalisme et pour leurs compétences. Et nous allons continuer à le faire avec le CEP. Nous sommes en train de travailler avec les partenaires et nous allons avoir une conversation constante avec la population et énormément de transparence. On lui dira exactement ce que l’on peut et ce que l’on ne peut pas faire. On espère l’impliquer de manière constante dans ce que l’on est en train de faire. Et on espère que c’est comme ça qu’on pourra arriver à terme.»

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