Dans une adresse à la nation d’environ 11 minutes, le chef du gouvernement a souligné les conséquences néfastes de l’insécurité sur les conditions socio-économiques de la population. « Cette situation désastreuse exige une action immédiate et décisive. La population ne doit plus être prise en otage par les bandits ni à Port-au-Prince, ni dans l’Artibonite ou dans n’importe quelle autre région du pays », croit le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN).

« Les responsables de l’État décrètent l’état d’urgence sécuritaire sur tous les quartiers contrôlés par les bandits. Cela permettra au gouvernement d’agir en vue de traquer les gangs et rétablir l’autorité de l’Etat », a annoncé Garry Conille, soulignant que 14 communes sont concernées par cette mesure. Il en a profité pour demander aux journalistes d’ éviter autant que possible de communiquer des informations stratégiques sur les opérations.

D’un autre côté, Garry Conille dit avoir donné des instructions aux forces de l’ordre pour lancer les opérations avec le soutien des forces kényanes en vue de reprendre le contrôle du pays maison par maison, quartier par quartier, ville par ville. Une campagne nationale de sensibilisation sur la sécurité et des mesures pour renforcer le système judiciaire et combattre la corruption seront aussi mises sur pied, aux dires du Premier ministre Conille.

Cette nouvelle adresse à la nation coïncide avec la première grande sortie des forces de police haïtienne avec à leur côté les policiers kényans, ce mercredi. Les agents ont sillonné plusieurs rues de la capitale haïtienne à bord d’une dizaine de blindés et ont échangé des tirs avec des hommes armés au Centre-ville de Port-au-Prince.