Dans une entrevue accordée au quotidien Le Nouvelliste, le diplomate n’est pas allé par quatre chemins. « Je reconnais, et c’est malheureux, que la majorité des armes illégalement importées en Haiti sont de l’origine des États-Unis », a reconnu M. Stromayer. « Nous sommes en train de redoubler nos efforts pour contrôler ce fléau, identifier ceux qui sont impliqués dans ce trafic et faire le nécessaire pour que ces gens soient poursuivis en justice », a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis travaillent de concert avec les autorités policières haïtiennes et le gouvernement afin de pouvoir mettre un contrôle sur la circulation des armes en Haïti, souligne Eric Stromayer. Ces efforts du gouvernement américain visent, selon le diplomate, à renforcer les opérations de saisie à leur arrivée sur le territoire ou leur récupération si elles sont déjà en circulation.

Au moins 500 000 armes illégales en circulation en Haiti

Jean Rebel Dorcénat, membre de la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR) avait déclaré en novembre 2019 que plus de 500 000 armes à feu illégales sont en circulation en Haïti. Ces chiffres représentent le double de la quantité en circulation quatre ans plus tôt. Plus de 250 000 armes illégales étaient en circulation en Haiti, selon directeur général de la PNH d’alors, Godson Aurélus.

En 2006, l’organisation Amnesty International avait estimé à plus de 210 000 le nombre d’armes légères et de petit calibre en circulation en Haïti, détenues pour la plupart illégalement et essentiellement par des civils et des groupes armés. « Les États-Unis sont le principal fournisseur d’armes licites et illicites d’Haïti depuis les années 80 », avait-elle écrit dans un rapport titré : « L’appel pour un contrôle strict des armes : voix d’Haiti », publié en janvier 2006 dans le cadre de la campagne « Contrôlez les armes ! »