Jair Bolsonaro placé sous surveillance policière renforcée au Brésil pour risque de fuite avant son procès

Jair Bolsonaro placé sous surveillance policière renforcée au Brésil pour risque de fuite avant son procès

L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro, à son domicile, à Brasilia, le 14 août 2025, alors qu’il est assigné à résidence. ADRIANO MACHADO/REUTERS Le juge de la Cour suprême du Brésil en charge du procès de Jair Bolsonaro pour tentative présumée de coup d’Etat, Alexandre de Moraes, a ordonné, mardi 26 août, une surveillance policière « à temps plein » de

L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro, à son domicile, à Brasilia, le 14 août 2025, alors qu’il est assigné à résidence.

Le juge de la Cour suprême du Brésil en charge du procès de Jair Bolsonaro pour tentative présumée de coup d’Etat, Alexandre de Moraes, a ordonné, mardi 26 août, une surveillance policière « à temps plein » de l’ex-président actuellement assigné à résidence et sous bracelet électronique, en raison d’un « risque de fuite ».

Accusé d’avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir « de façon autoritaire » après avoir perdu l’élection de 2022 face à son successeur de gauche Luiz Inacio Lula da Silva – dit Lula –, l’ancien chef d’Etat d’extrême droite encourt jusqu’à quarante ans de prison.

Dans un document judiciaire consulté par l’Agence France-Presse (AFP), le magistrat, a demandé à la police une « surveillance à temps plein » de M. Bolsonaro en « déployant des équipes à l’adresse où l’accusé est assigné à résidence » depuis le 4 août.

Ce renforcement de surveillance intervient à la suite d’une requête parlementaire présentée par Lindbergh Farias, un député du parti de Lula, invoquant un « risque réel de fuite » hors du Brésil.

Demande d’asile politique

Jair Bolsonaro, 70 ans, était déjà assigné à résidence et contraint de porter un bracelet électronique pour avoir enfreint les mesures lui interdisant de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Des restrictions issues d’une enquête lancée contre lui pour entrave à son procès. La semaine dernière, la police fédérale a recommandé son inculpation et celle de son fils Eduardo en raison de ces soupçons.

Pour justifier cette recommandation, les enquêteurs ont notamment déclaré avoir retrouvé sur le téléphone de Jair Bolsonaro un document incluant « une demande d’asile politique » en Argentine adressée au président Javier Milei.

Entre autres facteurs de risque, le juge Moraes cite la campagne de lobbying pour que les autorités américaines intercèdent en faveur de son père que le député Eduardo Bolsonaro mène depuis les Etats-Unis : « Les actes incessants d’Eduardo Bolsonaro depuis un pays étranger montrent la possibilité d’un risque de fuite de Jair Bolsonaro pour échapper à la loi, notamment en raison de l’approche des débats à la Cour suprême. »

« Le Brésil appartient aux Brésiliens »

Le président américain, Donald Trump, a, dans ce contexte, imposé une surtaxe douanière de 50 % à une partie des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis, invoquant une « chasse aux sorcières » contre son allié d’extrême droite.

Quelques heures avant l’annonce du juge Alexandre de Moraes, le président Lula a dénoncé un « geste irresponsable » de l’administration américaine qui a pris la décision de révoquer le visa du ministre de la justice brésilien, Ricardo Lewandowski, dernière en date d’une série de mesures « inacceptables » à ses yeux. Plusieurs membres de la Cour suprême, dont le juge Moraes, avaient déjà subi la même sanction.

Lors d’une réunion à Brasilia, la plupart des ministres du gouvernement Lula arboraient des casquettes bleu marine avec la mention « Le Brésil appartient aux Brésiliens », en réponse à la casquette rouge frappée du slogan trumpien « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l’Amérique »).

Le président a alors a une nouvelle fois accusé Donald Trump d’« agir comme s’il était l’empereur de la planète Terre », réitéré que son gouvernement était « prêt à s’asseoir à la table [des négociations] » quant à la question de la surtaxe sur les exportations brésiliennes, mais « d’égal à égal »

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *