Jimmy Mohamed, médecin : « L’alimentation n’est ni une récompense, ni une punition »

Jimmy Mohamed, médecin : « L’alimentation n’est ni une récompense, ni une punition »

Jimmy Mohamed, médecin et chroniqueur, à Neuilly-sur-Seine, le 28 août 2024. JULIE BALAGUé POUR M LE MAGAZINE DU MONDE Barbancourt le rhum des connaisseurs La santé, c’est tellement large que l’on peut en parler sans fin. Cela touche à la vie de tous les jours, du sommeil à l’alimentation, en passant par le mental, la

Jimmy Mohamed, médecin et chroniqueur, à Neuilly-sur-Seine, le 28 août 2024.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

barbancourt

La santé, c’est tellement large que l’on peut en parler sans fin. Cela touche à la vie de tous les jours, du sommeil à l’alimentation, en passant par le mental, la sexualité, le sport, la peau, le poids… Cela peut concerner les produits ménagers, le goûter des enfants ou comment on choisit une paire de baskets. Il y a un nombre infini de conseils que l’on peut donner pour que les gens soient acteurs de leur santé, en meilleure forme, sans forcément prendre de médicaments.

Je suis issu d’une famille très modeste. Mon père, pizzaïolo, m’a toujours dit : « Il faut travailler dur pour réussir. » Ma mère a été vendeuse en boulangerie, elle s’est arrêtée pour s’occuper de moi et de mes deux frères avant de devenir assistante maternelle. J’ai grandi dans un quartier compliqué du 20arrondissement, dans une tour HLM de quinze étages.

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J’étais un élève moyen mais sérieux et mon père m’a poussé à faire médecine après le bac. Je me suis accroché et j’ai fait mes dix ans d’études. J’ai hésité à devenir pneumologue, mais je n’avais pas envie de me consacrer à un seul organe. Finalement, je suis revenu à la médecine générale. J’aimais bien les urgences, j’ai commencé à travailler à SOS Médecins en 2013. J’ai tout de suite adoré faire des visites à domicile, ce que je fais toujours.

« Je ne fais pas d’injonctions »

En 2017, mon meilleur ami radiologue m’a poussé à passer un casting pour l’émission « Les Grandes Gueules », sur RMC, et j’ai été sélectionné. C’est ainsi que tout a commencé. Peu à peu, je me suis recentré sur la vulgarisation médicale. J’ai écrit un premier livre, je suis devenu chroniqueur sur Europe 1, puis au « Magazine de la santé » sur France 5 et je me suis lancé sur les réseaux juste après la crise due au Covid. J’y voyais passer tant de bêtises que je me suis dit qu’on pouvait essayer de proposer des contenus différents pour les jeunes, en leur parlant de leur santé. En moins d’un an, j’étais suivi par un million de personnes.

Je ne fais pas d’injonctions ; je ne veux pas dire « Il ne faut pas fumer », mais plutôt expliquer ce qu’on gagne à arrêter de fumer. Je raconte des choses concrètes, simples, avec des vidéos courtes. Forcément, je parle énormément d’alimentation et des produits que les jeunes consomment au quotidien.

J’ai moi-même très mal mangé pendant longtemps, car, pour mes parents, la récompense, c’était d’avoir les produits de marque qu’on voyait à la télé. Or, l’alimentation n’est ni une récompense, ni une punition. J’ai compris sur le tard que nous sommes ce que nous mangeons, et qu’une bonne alimentation permet de vivre mieux et plus longtemps, ce qu’on n’enseigne pas en médecine.

Je préconise des aliments simples, frais et bruts, des produits de saison variés. Pour moi, l’œuf est idéal : nutritif, peu calorique, plein de protéines, bon en bouche et pas cher, qui se prépare de mille manières. La recette d’œufs brouillés, qui m’a été montrée par le chef Thierry Marx, est parfaite : ultra-simple, délicieuse, excellente pour la santé.

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Camille Labro
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