L’Office de la Protection du Citoyen a révélé dans une note que le président de la République, Jovenel Moïse, a gracié des repris de justice qui n’ont pas purgé leur peine.
Sur la liste des 415 détenus graciés par le locataire du Palais national le 19 juin dernier figurent au moins 10 personnes qui sont soient des criminels, violeurs ou des assassins.
« Au-delà des discours répétés, les autorités étatiques doivent signifier leur bonne foi à la lutte contre l’impunité, phénomène qui ne cesse de prendre des proportions très alarmantes au quotidien », a dit Me Renan Hédouville.
Le protecteur du citoyen révèle que « des recherches menées par l’OPC confirment que sur cette liste de 415 prisonniers à gracier préparée par des ” pêcheurs en eau trouble ” en dehors de toute transparence (sans l’implication des parties prenantes) et soumise malheureusement au Chef de l’Etat, des individus condamnés à de lourdes peines pour enlèvement et séquestration, viol, assassinats mais qui sont graciés après seulement quelques années d’emprisonnement. Ce, au mépris des droits des victimes ».
A titre d’exemples l’OPC cite :
– Iclaunel PIERRE, condamné en septembre 2015 pour viol à 12 ans de prison
– Dimanche Marie Hélène, condamnée pour enlèvement et séquestration en
2013 à 15 ans de prison
– Présumé Marie Claudelle, condamnée en 2009 pour assassinat à perpétuité
-Milfrance Azilhomme, condamné pour meurtre en février 2018 à 7 ans de Prison
-Séjour Rémy, condamné pour assassinat le 31 juillet 2018 à 7 ans de prison
-Fanfan Aramy, condamné pour vol à main armée le 29 janvier 2020 à 5 ans de prison
-Laurent Hugues Hérard, condamné pour tentative d’assassinat en mars 2013 à 15 ans de prison
– Joseph Jocelin, condamné pour assassinat en 2014 à 15 ans de prison
– Joseph Jean Nabeau, condamné pour assassinat en 2014 à 15 ans de prison
– Harrison Domond dit Hougan Jean Marie, condamné pour assassinat à 10 ans de prisons.
Dans l’intervalle, a noté l’OPC, les crimes, les assassinats sont à la hausse. Les cas les plus révoltants pour le mois de juin sont celui du policier Joseph Larousse criblé de balles le 10 juin à Shadda (quartier situé à l’entrée Est du centre-ville du Cap-Haïtien), du Substitut commissaire, Me Fritz Gérald CERISIER, tué le 19 juin, l’assassinat crapuleux des époux
Farah Martine LEONARD et Lavoisier LAMOTHE le 15 juin, la mort violente des deux jeunes artistes-danseurs, Nancy DORLEANS (25 ans) et Sébastien PETIT (20 ans), dont leurs corps ont été retrouvés carbonisés à Tabarre dans la journée du vendredi 26 juin 2020 sans oublier l’assassinat de Monsieur Norvella Belamy, fonctionnaire à la Banque de la République d’Haïti (BRH), ainsi que sa compagne Daphné FILS-AIME, dans la soirée du
27 juin à Delmas 75.
” Quand l’Etat ne protège pas ses citoyens des atteintes commises par d’autres, il partage avec leurs auteurs la responsabilité des torts infligés “, a dit monsieur Hedouville.