La 11e édition du Salon du Droit s’est déroulée comme prévu, le vendredi 21 juin 2024 à Pétion-Ville. Cet événement annuel qui a débuté en 2013 est un rendez-vous particulier conçu dans l’objectif de promouvoir un société où règne l’Etat de droit.
« Cette année, la tenue de cet événement revêt une importance toute particulière, car elle symbolise un acte de foi remarquable face aux défis considérables que traverse notre nation. Acte de foi parce que nous avons dû revoir nos plans au lieu de les annuler même si cela nous a valu une course contre la montre : l’insécurité croissante nous a obligés à reprogrammer l’évènement et ensuite le relocaliser. Au milieu de l’adversité, la flamme de l’espoir a gardé son éclat, symbole de détermination, de persévérance frôlant presque l’entêtement », a déclaré Me Patrick Laurent dans ses propos d’ouverture.
« La relocalisation du Salon nous dirige vers l’obligatoire réflexion d’apporter l’événement aux autres régions du pays, dans une démarche inclusive et participative. Car rapprocher la justice des citoyens c’est aussi abolir les frontières des juridictions dans une démarche de réflexion commune autour d’une seule cause : l’Etat de droit. Cette plateforme d’échanges et de réflexion essentielle qu’est le Salon du Droit se félicite d’offrir une place à tous par l’accès à la connaissance et la richesse des échanges qui s’y tiennent », a ajouté l’homme de loi.
La 11ème édition a eu lieu avec la participation de différentes institutions publiques et privées, dont l’Office de Protection du Citoyen (OPC), la Commission Nationale des Marchés Publics (CNM)), la Fédération des Barreaux d’Haïti, la Banque de la République d’Haïti (BRH) et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) qui a joué le rôle de coordonnateur scientifique.
« Qui d’autre pourrait mieux vous entretenir sur le thème de la redevabilité ? Au-delà des lieux communs sur l’étendue de la corruption et de l’impunité, nous avons compris la nécessité de permettre au public de bien appréhender les dimensions de la redevabilité et d’enrichir la réflexion autour des solutions concrètes axées sur la transparence et la responsabilité des institutions publiques et privées », a soutenu M. Laurent pour mettre l’accent sur l’importance de la participation de l’ULCC.
Le point culminant de la journée a été le procès simulé devant le Tribunal Criminel sans assistance de jury, mettant en scène un ancien ministre accusé de défaut de déclaration de patrimoine, d’enrichissement illicite et de détournement de biens publics. Cette édition a été également marquée par la 3ème édition du Prix du Salon, offert par l’Académie de Formation et de Perfectionnement des Cadres (AFPEC) et la 3ème édition du Prix Patrice DERENONCOURT de la Lutte Contre la Violence, une initiative du Centre Toussaint LOUVERTURE pour les Droits de l’Homme et de la Démocratie.
Plusieurs livres ont été mis à la disposition du public pour acquisition, à l’espace dédié aux livres inauguré depuis la 9e édition. « La réglementation du secteur religieux en Haïti (1804-2005) », Jean Joseph LEBRUN, les collections d’ouvrages de l’AFPEC, « La Parenthèse Juridique » de Patrick Laurent, « La protection de l’environnement dans le système américain de protection des droits de l’Homme » de Patrick LAURENT et « L’éducation à la citoyenneté au cœur d’un déficit de gouvernance du système éducatif haïtien » de Belita BAYARD.