La Banque mondiale a approuvé, ce jeudi 16 mai, un financement total de 162 millions de dollars pour trois projets devant contribuer à améliorer la qualité de l’éducation, l’accès aux soins de santé primaire et la gestion des risques et désastres en faveur d’Haïti.
« Le conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé jeudi trois projets d’un montant total de 162 millions de dollars en dons destinés à améliorer la qualité des services de santé et d’éducation, et à renforcer la résilience au changement climatique en Haïti », a indiqué la Banque mondiale dans un communiqué daté du vendredi 17 mai 2019.
« Ces trois projets ciblent des priorités nationales pour construire un futur meilleur pour tous les Haïtiens », a souligné Anabela Abreu, directrice Pays de la Banque mondiale pour Haïti « L’accès à des soins de santé et à une éducation de qualité est essentiel pour rompre le cycle de la pauvreté et générer un capital humain plus fort afin que les enfants haïtiens puissent atteindre tout leur potentiel. Le soutien de la Banque mondiale va également aider à construire la résilience climatique face à la menace croissante de catastrophes naturelles en renforçant les systèmes d’alerte précoce et la préparation aux catastrophes dans les zones à haut risque climatique », a poursuivi Anabela Abreu.
« À l’échelle mondiale, Haïti se classe au 112ème rang de l’indice de capital humain de la Banque mondiale. Ainsi, un enfant né aujourd’hui en Haïti n’aura, à l’âge adulte, que 45% de la productivité qu’il aurait pu avoir s’il avait bénéficié d’une santé et d’une éducation complète. La mortalité infantile en Haïti reste élevée avec 59 décès pour 1 000 naissances vivantes. La mortalité maternelle est passée d’environ 523 pour 100 000 naissances vivantes en 2005 à 646 pour 100 000 naissances vivantes en 2016. Seulement 40% des enfants sont entièrement vaccinés, ce qui a contribué à l’apparition d’épidémies de maladies évitables telles que la diphtérie et la rougeole », écrit-on dans ce communiqué de la banque mondiale.
« Par ailleurs , les résultats scolaires ne sont pas très prometteurs. En moyenne, à l’âge de 18 ans, les enfants haïtiens ont fréquenté l’école pendant 11,4 ans, ce qui équivaut à un apprentissage rajusté de 6,3 années représentant le score le plus bas de la région. En termes de risques de catastrophe, Haïti est fortement exposé aux ouragans, aux inondations et aux tremblements de terre. Entre 1976 et 2012, les pertes associées aux événements hydrométéorologiques équivalaient à elles seules, en moyenne, à près de 2% du PIB annuel. En 2016, l’ouragan Matthew a touché plus de deux millions de personnes, faisant plus de 500 morts et provoquant le déplacement de 175 000 personnes », indique ce communiqué de la banque mondiale.
« Le projet « Renforcement des soins de santé primaires et de la surveillance en Haïti », améliorera de manière significative les services de santé de base pour trois millions de personnes, en particulier les femmes enceintes et les enfants dans les départements du Sud, du Nord-ouest, du Nord-est, du Centre et des Nippes. Il renforcera les capacités nationales de surveillance et de vaccination contre les maladies infectieuses. Le projet améliorera également la coordination générale entre les partenaires gouvernementaux et internationaux du secteur de la santé. Ce projet d’un montant total de 70 millions de dollars est financé grâce à un don de 55 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) et à une subvention de15 millions de dollars du Mécanisme de financement mondial », lit-on dans le communiqué de la banque mondiale.
« Le deuxième don approuvé pour le projet « Pour une éducation de qualité en Haïti » consiste à augmenter les inscriptions à l’école et à améliorer les conditions d’apprentissage dans les écoles primaires publiques et privées dans la région Sud d’Haïti. Le projet visera en particulier à réduire les écarts de taux de fréquentation et de rétention entre les sexes. Ce soutien représente un financement additionnel de 57 millions de dollars, il comprend un don de 39 millions de l’IDA et une subvention de 18 millions d’Affaires mondiales Canada », lit-on dans le communiqué.
« Le troisième projet « Renforcement de la gestion des risques de catastrophe et de la résilience au changement climatique » soutiendra la mise en place des systèmes d’alerte précoce et l’amélioration des capacités d’intervention d’urgence et d’évacuation dans des municipalités ciblées des zones à haut risque climatique. Il renforcera également des infrastructures telles que des écoles et des centres communautaires qui pourront servir d’abris d’urgence, dispensera aussi une formation technique et soutiendra le renforcement du code de construction. Ce projet est financé entièrement grâce à un don de 35 millions de dollars de l’IDA », a indiqué le communiqué.
« L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui accorde des dons et des crédits à faible taux d’intérêt ou sans intérêts aux pays les plus pauvres du monde afin de les aider à mettre en œuvre des projets et des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des plus démunis », lit-on dans ce communiqué de la banque mondiale.