La rivalité sino-américaine vient de faire de nouvelles victimes : les journalistes américains basés en Chine. Mardi 17 mars, le ministère des affaires étrangères chinois a donné dix jours aux journalistes américains travaillant en Chine pour le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post « dont la carte de presse expire en 2020 » pour rendre
La rivalité sino-américaine vient de faire de nouvelles victimes : les journalistes américains basés en Chine. Mardi 17 mars, le ministère des affaires étrangères chinois a donné dix jours aux journalistes américains travaillant en Chine pour le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post « dont la carte de presse expire en 2020 » pour rendre celle-ci. « Ils ne seront plus autorisés à travailler comme journalistes en République populaire de Chine, y compris les régions administratives spéciales de Hongkong et de Macao », a déclaré le communiqué du ministère. Les journalistes étrangers installés en Chine se voyant délivrer – dans le meilleur des cas – une carte de presse annuelle, la quasi-totalité des journalistes américains de ces trois médias sont concernés.
Par ailleurs, ces trois médias, ainsi que Voice of America et Time, doivent fournir par écrit des informations sur leurs effectifs, leurs finances, leurs activités et leurs biens immobiliers en Chine.
Enfin, la Chine va prendre « des mesures contre les journalistes américains », « en réponse aux restrictions discriminatoires que les Etats-Unis ont imposées aux journalistes chinois ». Ces différentes annonces constituent, selon le communiqué, des « contre-mesures contre les mesures restrictives prises par les Etats-Unis envers les agences de presse chinoises ».
Une « mentalité de guerre froide »
Le 18 février, l’administration américaine avait annoncé que l’agence Chine nouvelle, la télévision CGTN, Radio Chine internationale et les journaux China Daily et Le Quotidien du peuple seraient désormais considérés comme des missions diplomatiques et non plus comme des médias par le département d’Etat. Le 2 mars, il avait été précisé que ces organes « de propagande » ne pourraient plus employer que 100 ressortissants chinois au maximum à partir du 13 mars, contre 160 fin février.
Chine nouvelle, avec 59 employés concernés, est la plus affectée par cette décision, devant CGTN (30), le China Daily (9) et Radio Chine internationale (2). Le distributeur américain du Quotidien du peuple ne semble pas employer de Chinois. La Chine avait alors dénoncé « la mentalité de guerre froide et un parti pris idéologique » des Etats-Unis et annoncé qu’elle riposterait.
Le 19 février, Pékin avait donné cinq jours à trois journalistes du Wall Street Journal – deux Américains et un Australien – pour quitter le pays. Il ne s’agissait pas explicitement d’une réponse à la décision américaine annoncée la veille mais une réaction à un point de vue publié le 3 février par le quotidien américain titré : « La Chine, homme malade de l’Asie. » Un titre jugé « raciste » par Pékin qui a exigé – en vain – des excuses de la part du Wall Street